Une semaine après les intempéries, la situation reste toujours très difficile dans l'Aude, où les sinistrés attendent beaucoup de la visite du président de la République, Emmanuel Macron, ce lundi.
Le Grand Matin Sud Radio s'est déplacé sur place, à la rencontre de la population, pour rendre compte de la situation et relayer leurs attentes.
Sébastien Pla est conseiller régional, maire de Duilhac-sous-Peyrepertuse et président de l'Agence départementale de Tourisme dans l'Aude. Pour lui, c'est maintenant la solidarité nationale qui doit jouer en faveur des sinistrés.
Il a fallu des années et des années pour reconquérir les terres agricoles dévastées en 1999. C'est l'économie centrale du département de l'Aude qui a été touchée
"Les collectivités territoriales ne peuvent pas faire face seules, au regard de l'ampleur des dégâts, a-t-il expliqué. Les sinistrés se posent des questions pratiques. Où vais-je dormir ? Comment vais-je être relogé ? Qu'est-ce qui va se passer demain ? C'est la compétence de l'État de reloger les gens. Un travail est mené avec les CCAS et les bailleurs sociaux, mais il faut que, derrière, la solidarité nationale joue à plein. C'est en cela que le président Macron est particulièrement attendu dans l'Aude."
Surtout, explique Sébastien Pla, les Audois attend de véritables annonces de la part d'Emmanuel Macron pour l'avenir du département : "Il y a deux urgences : reloger les gens et réparer les ouvrages d'art, avec plus de 500 km de routes départementales à reconstruire, plus les routes communales, les collèges, les écoles, les maisons... Et aussi au niveau agricole. Les stigmates de 1999 ressortent aujourd'hui et les gens sont désespérés. Au niveau agricole, il a fallu des années et des années pour reconquérir les terres touchées en 1999. C'est l'économie centrale du département de l'Aude qui a été touchée. On attend un plan Marshall pour reconstruire le département et savoir comment on va anticiper l'avenir. Le phénomène est récurrent. C'est un département, comme tous ceux du pourtour méditerranéen, qui risque d'être à nouveau touché à l'avenir."
Il y a eu un élan de générosité exceptionnel
Même sentiment pour Alain Lascombes, vice-président de la Fédération nationale de la protection civile. Au-delà de la gestion de l'urgence des populations, évidemment une priorité, il faut également penser à l'avenir : "Nous nous inscrivons dans ce que nous appelons la résilience. Nous faisons tout pour mettre en place des moyens pour récupérer les capacités économiques et sociales. On essaye de permettre aux personnes d'évacuer leurs soucis, leurs problèmes et de leur livrer ce dont ils ont besoin, de la nourriture, des produits d'hygiène, des vêtements, du matériel scolaire... Tout ce dont on peut avoir besoin dans ces moments-là."
"Il y a eu un élan de générosité exceptionnel, c'est la première fois que je vois ça, confie Alain Lascombes. Beaucoup de personnes sont venues nous aider en nous apportant des dons. Nous avons suffisamment de vêtements, mais nous avons besoin de produits d'hygiène et d'entretien. Et peut-être qu'une fois les vacances terminées, les établissements auront aussi besoin de livres, de matériels et même de meubles. Mais ensuite, il va falloir repenser la construction urbaine, routière. De nombreuses villes de l'Aude sont sous ces aléas climatiques."