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Insécurité : des tueurs à gages de plus en plus jeunes

Par Jean Baptiste Giraud

L'insécurité progresse sur fond de trafics de drogue. Les réseaux se font à la guerre en faisant appel à de tous jeunes tueurs à gages.

Marseille, Toulouse, Nantes… Les fusillades sur fond de trafic de drogue se multiplient. Avec un nouveau phénomène très inquiétant en termes d'insécurité : de très jeunes tueurs à gages.

Insécurité : des guerres commerciales à la kalachnikov

Ils sont recrutés par des réseaux criminels pour des assassinats, contre quelques dizaines de milliers d’euros. Des profils jusque-là inconnus des services de police, qui surprennent les forces de l’ordre.  "La difficulté que nous avons est que le trafic de stupéfiants est extrêmement important en France, décrypte Rudy Manna, porte-parole Alliance Police Nationale Sud. Cela rapporte des centaines de millions voire des milliards d’euros aux trafiquants."

"Cela entraîne des guerres commerciales, et elles ne se mènent pas à coups de publicité à la télé et à la radio. Elles se font à coup de kalachnikov. Et pour s’en servir, ils ont besoin de recruter ces fameux tueurs à gages, ces sicarios à la mexicaine. Ces gars-là s’inventent un nouveau rôle, idéalisent le grand banditisme, le fait de devenir un tueur à gages. Dans les perquisitions que nous menons, on retrouve toujours l’affiche du film Scarface, qui date pourtant d’une cinquantaine d’années. Ils idéalisent, ce film, Al Pacino."

 

Des tarifs divisés par cinq en vingt ans

"Ce qui est inquiétant, c’est que depuis ce temps là, nous n’avons pas réussi à inverser la tendance vis-à-vis de ces gamins-là." Quel âge ont-ils ? "Ce sont des gamins. Dans l’affaire qui vient de faire la Une des journaux à Marseille, c’est un garçon de 18-19 ans, qui était déjà dans la délinquance depuis son plus jeune âge. Il a franchi les étapes les unes après les autres, pour s’inventer une vie de tueur à gages. Il a abattu au moins trois personnes sur Marseille."

Pour quelles sommes ? "Les tarifs ont été quasiment divisés par cinq par rapport à il y a vingt ans. À l’époque, on embauchait un tueur à gages pour 100 à 150.000 euros. Aujourd’hui, pour une somme allant de 10 à 20.000 euros, on peut trouver une personne qui est capable de faire l’acte le plus dur qui existe : tuer quelqu’un. C’est fou."

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