La garde à vue du malade psychiatrique arrêté samedi soir à la tour Eiffel, où il avait brandi un couteau en criant "Allah Akbar", a été prolongée dimanche soir pour 24h, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
L'état de santé du jeune homme, qui vient d'avoir 19 ans, a été jugé compatible avec sa garde à vue. Il doit voir un psychiatre dans la journée, a précisé cette source.
Dans un premier temps, le parquet n'avait pas retenu la piste terroriste. Mais le suspect, né en août 1998 en Mauritanie, a affirmé en garde à vue qu'"il voulait commettre un attentat contre un militaire et était en lien avec un membre du groupe jihadiste Etat islamique qui l'aurait encouragé à passer à l'acte", selon une source proche du dossier.
Mais ses dernières auditions manifestent de "gros problèmes psychiatriques", prévient une autre source proche de l'enquête, ordonnée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Souffrant de tels troubles depuis 2013, il était hospitalisé dans le service psychiatrique de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) depuis plusieurs mois et sa mesure d'hospitalisation avait été renouvelée le 27 juillet pour six mois, d'après des sources concordantes. Il était en permission de sortie du 4 au 6 août chez sa famille, qui habite dans le même département au nord de Paris.
Selon une source policière, sa famille, musulmane pratiquante, n'est pas du tout radicalisée.
En décembre 2016, le jeune homme avait été condamné pour apologie du terrorisme et menaces de mort sur des agents SNCF.
Ce "dossier bien connu" était "suivi avec attention" car s'agissant d'un "profil inquiétant, très jeune et avec des problèmes psychiatriques très lourds", selon une source préfectorale.
"C'était quelqu'un qui semblait canalisé quand il prenait ses traitements", et qui "souffrait de plusieurs pathologies" mentales, a-t-elle ajouté.
Samedi soir, peu avant minuit, l'homme a franchi un portique de la tour Eiffel en bousculant un agent de sécurité d'un coup d'épaule. Il a ensuite sorti un couteau en criant "Allah Akbar".
Des militaires de l'opération Sentinelle lui ont alors ordonné de poser son couteau à terre. Il s'est exécuté sans opposer de résistance et a été immédiatement interpellé.