C’est évidemment l’un des grands chantiers qui attendent Nicole Belloubet dans les prochains mois. Ministre de la Justice depuis le départ de François Bayrou du gouvernement, cette dernière devra tôt ou tard se pencher sur le cas de la surpopulation carcérale et des conditions de vie des détenus, un sujet pour lequel la France est par ailleurs régulièrement condamnée par la justice européenne. Au cours d’un déplacement au centre pénitentiaire de la Farlède, près de Toulon (Var), la garde des Sceaux n’a pas nié l’ampleur du défi qui se présente à elle.
15 000 places de prison construites d’ici 2025
"C’est auprès des personnels que je pourrai trouver les meilleures réponses possibles. Je veux augmenter le nombre de conseillers d’insertion, mais j’ai besoin de savoir de quoi ils ont besoin pour améliorer leur taux de réussite. Je ne suis pas opposée au recrutement de surveillants, mais je veux que ce soit plus efficace. (…) Le chantier de la surpopulation carcérale peut avancer à travers une amélioration de la procédure pénale et la construction de 15 000 places de prison d’ici 2025. Cette promesse de campagne du président Macron sera tenue. Mais elle passe aussi par les peines alternatives. Aux magistrats de jouer sur l’ensemble des dispositifs", a-t-elle déclaré à La Provence.
"Il faut donner aux détenus des moyens de communication"
Alors qu’Adeline Hazan, contrôleur général des prisons, plaide pour l’autorisation des téléphones portables bridés en prison, Nicole Belloubet confirme y réfléchir. "Cette idée n’a rien d’absurde. Adeline Hazan dit d’ailleurs des choses sensées sur les prisons. Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes. Une expérience a lieu sur ce point dans la Meuse", confie-t-elle.