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Le camp de migrants de Grande-Synthe détruit par un incendie

Par Mathieu D'Hondt avec AFP

Le camp de migrants de Grande-Synthe, situé près de Dunkerque dans le nord, a été détruit la nuit dernière par un incendie.

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Le camp de migrants de Grande-Synthe (Nord) a été détruit ce lundi soir par un violent incendie qui a ravagé la quasi totalité des 300 structures d'accueil construites sur le site. Selon le Centre opérationnel d'incendie et de secours (Codis) du département, l'incendie a fait une dizaine de blessés au moins.

Aux alentours de minuit, le camp dit de La Linière - construit à l'initiative du maire écologiste Damien Carême dans le but d'offrir des abris décents aux migrants souhaitant rallier l'Angleterre - a été la proie des flammes et n'était ce matin plus qu'un "amas de cendres", selon le préfet du Nord Michel Lalande. Ce dernier a précisé qu'il  "sera impossible de remettre des cabanons à la place de ceux qui existaient auparavant".

Une rixe serait à l'origine du drame

Inauguré il y a tout juste un an au mois de mars 2016, ce camp construit conjointement par Médecins sans frontières (MSF) et la ville comptait 1 500 migrants, en majorité des Kurdes irakiens. L'endroit, dont on dit qu'il était tenu par des passeurs kurdes irakiens, avait défrayé la chronique à plusieurs reprises ces derniers temps en raison d'incidents sérieux qui avaient nécessité des interventions policières.

L'incendie s'est déclaré "en fin d'après-midi, vers 18h00", selon l'AFP qui cite Olivier Caremelle, directeur de cabinet du maire. Des flammes étaient encore visibles vers 2h00 du matin. Les migrants ont été évacués et devraient être relogés dans des hébergements d'urgence. Deux gymnases de la ville de Grande-Synthe ont d'ores et déjà été mis à disposition. 

Si l'on en croit le préfet, une rixe, qui avait éclaté dans l'après-midi et dans laquelle 6 personnes ont été blessées à l'arme blanche, serait à l'origine du sinistre. D'après des témoignages recueillis sur place par l'AFP, ces bagarres seraient liées à l'arrivée récente de plusieurs réfugiés Afghans après le démantèlement de la "jungle" de Calais, située à une quarantaine de kilomètres de là. Ces derniers auraient manifesté leur mécontentement quant à leurs conditions d'hébergement dans des cuisines collectives, alors que les Kurdes occupaient des chalets.

"Il a dû y avoir des mises à feu volontaires en plusieurs endroits différents, ce n'est pas possible autrement. Il semble que ce soit lié à des rixes, entre Irakiens et Afghans, c'est l'enquête qui le dira", a ainsi déclaré M. Caremelle.

Les rixes entre migrants se sont poursuivies jusque tard dans la nuit. Les forces de l'ordre dépêchées sur place ont tenté de contenir ces échauffourées mais ont subi des jets de pierres, selon un correspondant de l'AFP.

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