C'est le début, ce jeudi, du procès aux assises spéciales de la filière jihadiste dite de Cannes-Torcy. 20 hommes, suspectés d'être impliqués dans l'attentat contre une épicerie casher en 2012 et dans des projets d'attaques contre des militaires et des départs en Syrie, comparaissent dans un procès qui doit durer jusqu'au 7 juillet.
Les services antiterroristes décrivaient cette cellule comme la plus dangereuse démantelée en France depuis les attaques du GIA algérien, dans les années 1990.
Pour Stéphane Gicquel, secrétaire général de la FENVAC (Fédération nationale des victimes d'attentats), qui s'est portée partie civile, parle d'un procès avec "une forte dimension pédagogique, parce que les attentats qui sont survenus en 2015 étaient déjà écrits, on va comprendre les modes opératoires, les obsessions".
Vingt hommes, âgés de 23 à 33 ans, originaires de Torcy et Cannes, sont poursuivis devant la cour d'assises spéciale, qui a la charge de juger les crimes terroristes et uniquement composée de magistrats professionnels. La plupart d'entre eux encourent entre 30 ans de réclusion et la perpétuité. L'avocat de l'un des accusés réfute les accusations de "réseau" : "C'est une bande de potes, une bande de vieilles connaissances dont certains ont déconné."
Ce procès fleuve est le premier d'une longue série de procès consacrés au jihadisme, avec celui du frère de Mohamed Merah prévu à l'automne et celui, plus tard, des filières franco-belges des attentats de 2015.
La ville de Torcy est revenue dans l'actualité ces derniers jours suite à la fermeture administrative de la mosquée, dans laquelle certains imams se voient reprochés des prêches "légitimant le jihad". Une décision de fermeture contestée devant le juge par un référé liberté, qui doit être rendu dans les prochains jours. Les avocats de l'association gérant la mosquée dénoncent "une décision politique". L'audience est prévue ce vendredi matin.