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Lectoure : un Gersois de 26 ans veut rallier l’Élysée en fauteuil roulant

Par Benjamin Jeanjean

Document Sud Radio. Entrepreneur de 26 ans actuellement en fauteuil roulant, Édouard Detrez s’est élancé ce jeudi pour un défi fou : rallier les 710 kilomètres qui le séparent de l’Élysée à la force de ses bras.

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C’est un défi qui n’est assurément pas à la portée du premier venu, mais qui a le mérite de faire parler. Depuis son fauteuil roulant, Édouard Detrez, un entrepreneur de 26 ans fondateur de l’entreprise Le fauteuil roulant français, s'est élancé ce jeudi depuis Lectoure (Gers) sur la route de l’Élysée, à Paris. 710 kilomètres au total, et 9 départements à traverser en 17 étapes à la force des bras, le tout pour une arrivée prévue vers le 24 janvier. L’objectif ? Parler de la question du handicap avec Emmanuel Macron, mais aussi de la survie de son entreprise, qui risque de disparaître faute d’investisseurs...

Au micro de Sud Radio, Édouard Detrez revient sur l’origine de cette idée survenue il y a à peine un mois. "On était en recherche de fonds financiers, et au bout d’un moment je suis tombé de fatigue à force d’essayer de convaincre. Quand vous êtes en fauteuil, il faut prouver toujours plus qu’un valide pour arriver au même résultat. Toutes les personnes en fauteuil vous le diront. Je me suis réveillé en pleine nuit avec dans la tête le visage de Tom Hanks dans le film Forrest Gump, où il part courir sans but précis. Je me suis dit que j’allais faire la même chose, mais sur mon fauteuil, direction le palais de l’Élysée. 710 kilomètres à bout de bras. Sans prétention, je serai peut-être le nouveau Forrest Gump à quatre roues !", clame-t-il.

Alors que, selon lui, ses fauteuils "made in France" sont une réelle opportunité et pourraient créer au minimum entre 40 et 60 emplois, Édouard Detrez déplore un accès au financement difficile pour les non-valides. "Je me suis aperçu que tout le monde trouvait le projet super, mais il y a quand même un cap à passer et je m’aperçois qu’il n’y a pas d’investissements. Peut-être parce qu’il y a une certaine méconnaissance du handicap (quand on n’est pas concerné, c’est toujours difficile de se projeter). On est aussi une entreprise à vocation industrielle, avec une rentabilité qui n’est pas immédiate. Ce qui serait malheureux, ce serait d’être là aujourd’hui et que, faute d’investissements, cette alternative française n’existe plus à l’avenir", s’alarme-t-il.

Propos recueillis par Rémi Vallez

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