Drapeaux en berne sur les bateaux, scotch noir sur leur emblème. L'émotion se lit sur les visages de cette trentaine de sauveteurs en mer. Romain Vanbrugge, président de la SNSM de Leucate, pense aux familles et peine à trouver ses mots: "J'imagine même pas, j'en tremble encore en parlant..."
"La famille" de gens de mer
Des mots parfois dur à trouver mais le geste est là: ces hommes viennent de déposer une gerbe en mer. Parmi eux, Farid Bellacehne, président des sauveteurs en mer du Barcarès: "Malheureusement, on n'a pas le pouvoir de les faire revenir, on n'a pas le pouvoir d'apaiser la peine de ceux qu'ils ont laissé. On a juste le droit, le devoir de leur rendre hommage comme il se doit. On est tous des gens de mer. On a l'impression d'avoir perdu un membre de la famille, on est vraiment touchés".
La #SNSM est en deuil suite au décès de 3 de ses sauveteurs bénévoles lors d'une intervention en pleine tempête aux #SablesDOlonne. "Cette disparition tragique provoque une immense émotion dans la famille des #SauveteursenMer" - Xavier de la Gorce, président de la SNSM. pic.twitter.com/czbc3EsGX0
— SNSM (@SauveteursenMer) 7 juin 2019
Garder le risque à l'esprit
Tristesse à laquelle s'ajoute un rappel des risques en mer. "C'est un drame, qui malheureusement rappelle à quel point ce que nous faisons n'est pas un jeu. On ne fait pas de la plaisance, on sauve des gens qui sont en détresse. Souvent ils sont en détresse parce-que la mer est démontée, parce-qu'il y a un risque. La devise de la SNSM, c'est: 'sauver et rentrer'. Le drame d'avant-hier nous montre que 'sauver' est une obligation, mais 'rentrer' ne se vérifie pas toujours. C'est ça qu'il faut garder à l'esprit" Pour prévenir les dangers, ces bénévoles sont formés chaque semaine, mais continuer à sauver des vies entraîne un coût: pour cela, ils en appellent aux dons de la population.
Ces hommes sont des héros. J’ai décidé de les nommer, à titre posthume, chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. https://t.co/YMHpKjG7Rp
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 juin 2019
"Les familles subissent. On peut partir en milieu de nuit" - Pierre-François Alexis, vice-président de la SNSM de Canet-en Roussillon