De nouveaux heurts entre forces de l'ordre et Gilets Jaunes ont éclaté sur les Champs Élysées le 14 juillet 2019, beaucoup de manifestants ont été interpellés. Le gouvernement doit-il se préparer à la résurgence du mouvement des Gilets Jaunes ?
"On a le sentiment d'une malédiction du début de l'été pour Emmanuel Macron"
"Le feu n'est pas complètement éteint, et ça peut repartir estime Bruno Cautrès, politologue, chercheur au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences po. Le mouvement des Gilets Jaunes n'a plus du tout la capacité à mobiliser, mais il a celle de se rappeler au bon souvenir du gouvernement. C'est la fraction la plus radicale qu'on a vue hier. On peut se demander si cela représente bien ce que voulaient les Gilets Jaunes au départ".
On assiste en même temps à une séquence politique pour l'exécutif et Emmanuel Macron qui ressemble étrangement à celle que l'on a connue l'été dernier avec l'affaire Benalla. Les étés sont compliqués pour l'instant dans le quinquennat d'Emmanuel Macron. "C'est vraiment étonnant, on a le sentiment d'une malédiction du début de l'été pour Emmanuel Macron. En 2017, c'était les APL qui avaient tout de suite entraîné une chute de popularité d'Emmanuel Macron, à peine élu. En 2018 l'affaire Benalla, et cette année, l'affaire de Rugy".
"On attend de voir si ça va passer ou si le Canard Enchaîné ou Mediapart vont réserver de nouvelles surprises"
Comment analyser la stratégie du gouvernement sur l'affaire de Rugy, qui est d'espérer que d'ici 15 jours, cette affaire sera oubliée ? "Pour le moment, on est dans un cas de figure classique de la gestion de crise et de la communication. Dans un premier temps, il s'agit de dire qu'il n'y a rien de plus normal puis une communication de crise se met en place, au cours des dernières heures, ça sert les rangs autour de lui. Plusieurs membres de la majorité disent qu'il est resté dans les clous. On attend de voir si ça va passer ou si le Canard Enchaîné ou Mediapart vont réserver de nouvelles surprises".
L'affaire de Rugy représente tout ce que détestent les Gilets Jaunes. "Ça donne le sentiment qu'on ne peut pas passer un semestre dans la vie politique française sans qu'on ait quelque chose qui traduit la distance incroyable entre les Français, notamment des classes les plus populaires, ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, et le fonctionnement de notre vie politique, qui donne régulièrement le sentiment de vivre dans un monde à part, complètement détaché des préoccupations des Français, de leur mode de vie".
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