Le Collectif des Livreurs Autonomes Parisiens (CLAP) est à l'origine des mouvements de contestation du week-end des 3 et 4 août et de mercredi 7 août au soir. Les livreurs de Deliveroo sont mobilisés contre la nouvelle tarification décrétée par leur entreprise.
Livreurs Deliveroo : "on gagne moins et c'est plus dangereux"
"Deliveroo a voulu favoriser les courses longue distance en baissant quasiment par deux le prix des courses petites distances explique Jean-Daniel Zamor, président du CLAP. Ça a un impact fort sur l'économie des livreurs, qui avaient l'habitude de multiplier les petites courses, qui étaient beaucoup plus rentables. On gagne moins, c'est plus dangereux et pour ceux qui veulent continuer à faire des petites courses, ça les oblige à accélérer pour essayer de rattraper l'argent perdu en multipliant les courses, donc en prenant plus de risques".
Deliveroo dit de son côté que 54% des commandes seront payées davantage. "Ce qu'on voit, c'est que les livreurs à l'heure y gagnent moins. Au départ c'était plutôt entre 15 et 20 euros, là on est plutôt entre 10 et 15 euros par heure. Ça fait trois étés que Deliveroo profite du fait qu'il y a peu de livreurs et peu de chiffre d'affaires à faire pour changer la tarification, en attendant que la gronde passe et reprendre en septembre l'activité tranquillement".
"On est ni indépendant, ni salarié, on est vraiment dans une zone noire"
Les livreurs ont un statut d'autoentrepreneur, avec des charges en plus qui s'ajoutent. "Les charges, on n'a pas de congés, pas d'assurance. Ça fait des frais qui s'estiment entre 30 et 40% du revenu à rajouter. On est totalement dépendant et collectivement, on ne peut pas répondre comme un salarié. On est ni indépendant, ni salarié, on est vraiment dans une zone noire".
Les livreurs Deliveroo ont commencé à se battre par rapport à cette tarification. Ils appellent une nouvelle fois à la mobilisation le week-end du 10 août. "On va se rassembler ce week-end et voir avec les livreurs ce qu'on va faire. Il y aura plusieurs villes, mais on ne peut pas encore donner de liste".
Retrouvez "L’invité de l’actu" du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio.