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Marc Ezrati : "Aujourd’hui, 30 policiers sont concernés par des faits de radicalisation"

Par Benjamin Jeanjean

Journaliste spécialisé sur les questions de police, Marc Ezrati était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Il revient sur le témoignage d’Ahmed, policier soupçonné de radicalisation, révélé aujourd’hui par Sud Radio.

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La radicalisation dans les effectifs de la police, un phénomène de moins en moins tabou ? Ce matin, Sud Radio vous révélait en exclusivité le témoignage d’Ahmed*, policier spécialisé dans l’infiltration des milieux islamistes et aujourd’hui soupçonné de radicalisation par sa hiérarchie. Le journaliste Marc Ezrati, spécialisé notamment dans les questions de police et de justice, était l’invité du Grand Matin Sud Radio pour réagir à cette interview. Selon lui, cette problématique date d’il y a quelques années déjà.

À lire aussi : Info Sud Radio : accusé de radicalisation par sa hiérarchie, un policier livre ses vérités

"La question de la radicalisation dans la police se pose depuis au moins 2012. En 2015, on avait recensé 17 cas de radicalisation. Après les attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher, du Bataclan et des terrasses, ce chiffre a augmenté puisqu’on aurait aujourd’hui 30 policiers et agents du ministère de l’Intérieur concernés par ces faits de radicalisation. À tel point qu’en 2016, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a mis en place une cellule spécialisée pour enquêter sur tous ces policiers radicalisés ou présumés radicalisés", explique-t-il.

Le journaliste confirme par ailleurs les propos d’Ahmed assurant que les autorités françaises entretiennent des fichiers bien moins connus que le fichier S. "Il y a plusieurs fichiers. On connaît bien le principal, le fichier S. Un autre est un peu moins connu : le fichier de Signalement et de Prévention de la Radicalisation à caractère Terroriste (SFPRT). Il a été créé en 2016 après la deuxième loi antiterroriste et est composé de 15 000 individus, dont 2000 mineurs. On sait qu’il y a des enfants, le plus jeune a onze ans", assure-t-il.

Reste à savoir ce qu’il adviendra d’Ahmed, actuellement mis à l’écart mais toujours intégré dans les effectifs de police. "L’enquête va suivre son cours. L’IGPN va certainement le revoir. Si méprise il y a, il sera évidemment réintégré dans son service d’origine et le ministère de l’Intérieur devra probablement l’indemniser d’une façon ou d’une autre s’il s’avère qu’il n’est effectivement pas radicalisé. On peut faire confiance à ce policier qui se présente plus comme un lanceur d’alerte qu’autre chose", déclare Marc Ezrati.

*Le prénom a été changé

Retrouvez ici en podcast les interviewes d’Ahmed et de Marc Ezrati dans le Grand Matin Sud Radio

 

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