Un enfant mineur de 14 ans originaire du Vaucluse est passé en quelques années de petit vendeur de cannabis à tueur à gages à Marseille aujourd’hui.
Chercher des personnes malléables
Contacté via Snapchat par un détenu se disant de la DZ Mafia, cet enfant a accepté de tuer un trafiquant de drogue concurrent, en échange de 50000 euros en liquides.. hors frais d'hôtel ! Il aura finalement tué un chauffeur VTC totalement étranger au narcotrafic... La jeunesse de ces trafiquants ne surprend hélas plus.
"Dans un réseau, on va chercher les personnes les plus manipulables, les plus malléables, rappelle Philippe Pujol, journaliste et écrivain, prix Albert Londres, auteur de “Cramés : les enfants du monstre (Éd. Juillard). Que ce soit un enfant est choquant mais pas surprenant. Il a en plus des problèmes psychologiques avérés. Il vient de l’Aide Sociale à l’Enfance, avec des parents en prison. Dans une forme de déviance, il a été pris en charge par les réseaux de stupéfiants."
Trafic de drogues à Marseille : "Il y a des demandes d’embauches sur les réseaux sociaux, mais les dealers ont du mal à recruter. Ils vont donc chercher des personnes vulnérables comme des migrants ou des enfants" signale @PhilippePujol #GrandMatin https://t.co/LT8JRPbyTO pic.twitter.com/PB9F1REVf0
— Sud Radio (@SudRadio) October 8, 2024
Marseille : une jeunesse "cramée"
"Le réseau a tout intérêt à faire travailler les gens le moins cher possible, voire gratuitement. Embaucher un enfant, c’est avoir la certitude de ne pas le payer car il se fera de toutes façons arrêter. Les réseaux sociaux servent aussi de canal de recrutement. J’ai été en permanence sur ces réseaux pour écrire mon livre. Il y a en tout le temps des offres d’embauche. Ils ont du mal à recruter. Beaucoup de jeunes ont compris que c’est une carrière impossible, l’élévation sociale par le crime, entre la mort et la prison."
"Quand vraiment ils ne trouvent personne, ils vont chercher des personnes de plus en plus vulnérables, raconte Philippe Pujol, journaliste et écrivain. Comme guetteur, ils vont chercher des migrants en dernier recours. Ils vont devant les foyers de l’ASE. Des tueurs, heureusement, ce n’est pas si courant. Guetteurs, prostituées… Ces jeunes perdus s’appellent les « cramés ». C’est un destin de brûlé vif. On brûle la vie extrêmement vite, et tout ce qui est autour en même temps. Les filles sont presque toutes sélectionnées dans les foyers de l’ASE. On leur fait prendre beaucoup de protoxyde d’azote, et après on leur fait faire ce que l’on veut."
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