Des violences ont émaillé la nuit dans de nombreux quartiers, alors qu’une marche blanche se tient à Nanterre ce jeudi 29 juin.
"Une colère sociale qui gronde dans ce pays"
"J’essaie de suivre les réseaux sociaux. Aujourd’hui, tout le monde s’improvise journaliste et filme ce qui se passe depuis sa fenêtre, explique Abdelsalem Hitache, membre de Banlieues Plus, ancien adjoint au maire du Blanc-Mesnil. J’ai l’impression que l’histoire bégaie, que l’on est à l’époque de la mort de Ziyed et Bouna, poursuivis par la police."
"Je n’ai pas de capacité à donner un degré de gravité. Aujourd’hui, il y a une colère sociale qui gronde dans ce pays. Avec l’inflation, avec Banlieues Plus, on essaie d’accompagner des personnes en difficulté. On se rend compte que les difficultés s’accumulent dans les quartiers. Les gens qui arrivent, qui remplacent ceux qui partent, sont encore plus en difficulté."
🔴 Mort de #Nahel à #Nanterre : une marche blanche ce jeudi
🗣️@AslemHitache : "J'appelle les jeunes au calme, mais aussi au calme de la police. Il ne faut pas une énième bavure ou un autre mort. La situation deviendrait incontrôlable !"
📺https://t.co/i5OnV0e2aq pic.twitter.com/MjH3wTFA90
— Sud Radio (@SudRadio) June 29, 2023
Nanterre : "Heureusement, cela été filmé"
Peut-on parler de divorce entre certains et la République dans ces quartiers ? "Nous avons eu un ministre de l’intérieur qui a dit un jour que la police n’avait pas vocation à jouer au football avec les jeunes. Nicolas Sarkozy a détricoté la police de proximité, retiré ce trait d’union. On a gommé la prévention pour faire du tout répressif, avec des commissariats qui ont fermé. J’entends que notre police est en difficulté dans l’exercice de sa mission."
Peut-on restaurer la confiance entre la police et les jeunes ? "Je suis un grand idéaliste, confie Abdelsalem Hitache, membre de Banlieues Plus, ancien adjoint au maire du Blanc-Mesnil. Il y a toujours un espoir. Je pense que l’on n’a pas tout essayé." Quant à l'affaire de Nahel, "heureusement que cela été filmé. Les gens ont besoin de voir que la justice marche dans ce pays. J'appelle les jeunes au calme, mais aussi au calme de la police. Il ne faut pas une énième bavure ou un autre mort. Au final, ce serait l'escalade, et cela ne deviendrait plus contrôlable !"
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"