Les funérailles de Kévin, mort poignardé samedi à Mourmelon-le-Grand (Marne) à l'âge de 17 ans, probable victime d'un plan "machiavélique" de deux adolescents mis en examen mercredi pour assassinat, auront lieu vendredi, selon l'avis de décès.
Elles se tiendront à 16h en l'église de Mourmelon-le-Grand et "un port d'une tenue blanche est souhaitée", peut-on lire dans cet avis publié dans le journal L'Union.
Une marche blanche aura par ailleurs lieu le samedi 16 juin à 18h à Mourmelon, selon la préfecture.
Samedi, Kévin, élève en terminale scientifique, se promène dans une parc avec une jeune fille de son âge. Il est attaqué mortellement au couteau par un adolescent du même âge.
L'adolescente, témoin directe de la scène, indique aux enquêteurs ne pas connaître l'identité de l'agresseur et fournit un portrait robot "d'un homme de couleur de peau type basanée".
Mais finalement l'enquête détermine que les trois adolescents se connaissaient et que le meurtrier, qui a avoué être l'auteur des coups mortels, avait "préparé et organisé le meurtre avec la complicité active de O. (la jeune fille) trois ou quatre jours avant", selon le procureur de Reims, Matthieu Bourrette.
Les deux suspects, qui ont été écroués mercredi soir, n'ont pas de casier judiciaire. Le meurtrier, passionné par les armes à feu, est simplement "connu pour des faits de violence dans un établissement scolaire, il y a 4 ans, sans poursuite pénale", selon la même source.
L'enquête doit encore déterminer "s'il y a un pied d'égalité entre les auteurs ou s'il y a un acteur d'un côté, un initiateur de l'autre", a estimé M. Bourrette.
Interrogé jeudi par l'AFP, celui-ci a indiqué que le juge d'instruction devrait entendre "assez rapidement" les deux mis en cause sur le fond, le temps cependant pour les avocats de prendre connaissance du dossier. Il a précisé avoir reçu leurs parents, "tous présents" mercredi. "Nous ne sommes pas dans le schéma de parents démissionnaires", a-t-il dit.
Les mobiles du meurtre sont encore flous, mais, parmi les pistes évoquées par le parquet, Kévin et le meurtrier fréquentaient un même groupe d'amis et Kevin l'aurait évincé, ce qui pourrait accréditer la thèse de la vengeance. De même, Kévin et l'adolescente "ont eu des relations intimes" avec une histoire qui "avait cessé à l'automne dernier" et s'en était suivi "une succession de rapprochements et d'éloignements", d'après le parquet.
Au lycée Pierre Bayen de Châlons-en-Champagne où était scolarisé Kévin, une cellule psychologique a été mise en place dès lundi matin, a-t-on appris auprès du rectorat de Reims. Une minute de silence et un moment de recueillement ont également été observés.
À Mourmelon-le-Grand, commune de 5000 habitants entre Reims et Châlons-en-Champagne, preuve de l'émotion suscitée par ce fait divers, des cellules d'écoute ont été mises en place au collège et dans les écoles primaires.