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"On a affaire à un homme violent !" Le jeune qui a filmé Benalla témoigne

Par Lorraine Redaud

Taha Bouhafs est le jeune homme qui a filmé la scène où l’on voit Alexandre Benalla s’en prendre violemment à un homme, quelques minutes après avoir agrippé une femme par le cou. Il était l’invité de Sud Radio ce matin pour en parler.

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Présent à la manifestation du 1er mai, Taha Bouhafs était dans le cortège Interfac. Empêchés par les CRS de rejoindre le point final de la manifestation à Bastille, Taha, militant de la France Insoumise, et un de ses amis, décident de se replier dans le quartier Latin pour prendre un verre."Arrivé là-bas, on reçoit un sms d’une boucle militante pour nous informer qu’il y a un apéritif place de la Contrescarpe, afin de débriefer sur la mobilisation étudiante. On nous dit que c’est convivial et quand on se rend sur place, on voit plusieurs groupes de jeunes, non masqués, qui sont tranquillement installés" explique Taha.

La suite, il l’a filmé sur son téléphone. Les CRS arrivent et la situation dégénère : "On voit apparaître le fameux Benalla, sauf qu’à ce moment-là on ne savait pas du tout qui c’était. On le voit traverser la place, tirer une jeune fille et l’agripper par le cou. Ensuite, on le voit revenir à un moment où 4 CRS chopent un mec et le tirent par terre […] Benalla lui assène plusieurs coups de poing dans le dos et dans la tête" raconte le jeune militant. Lui qui avait aperçu Benalla plusieurs fois durant la manifestation avec un brassard de police, était persuadé que ce dernier faisait partie d’une brigade d’intervention. S’il filme et poste la vidéo sur les réseaux sociaux, c’est donc pour témoigner de violences policières : "L’homme à terre était inoffensif et suppliait Benalla d’arrêter. Il n’y a aucune explication pour ce déchaînement de violence. Donc je m’approche de lui pour filmer son visage et pour "Voilà, regardez son visage, cet homme a tabassé ce jeune à terre" " continue Taha. Comprenant qu’il est filmé, c’est à ce moment-là que le collaborateur d’Emmanuel Macron décide de prendre la fuite, de peur d’être reconnu.

Lorsque l'identité de Benalla a été dévoilée, Taha Bouhafs avoue être tombé des nues : "Jamais je n’aurais pu croire qu’un collaborateur proche du cabinet présidentiel se retrouve avec un uniforme de policier à tabasser des étudiants à la suite d’une manifestation". Il craint que cette affaire ne délite encore plus les relations entre la police et la population.

Mais surtout, le jeune homme grâce à qui l’affaire a pu être révélée, est choqué de la sanction infligée à Alexandre Benalla (15 jours de suspension) : "Jusqu’à preuve du contraire, il est adjoint au cabinet présidentiel. Sa mission ce n’est pas d’intervenir dans des missions de maintien de l’ordre et encore moins d’aller taper sur des étudiants en se faisant passer pour un policier. C’est inacceptable, c’est de l’usurpation de fonction et un cas de violence aggravée ! Si ce n’était pas un proche d’Emmanuel Macron, la sanction aurait été beaucoup plus lourde. Il doit être démis de ses fonctions et répondre de ses actes devant la justice". Taha en est persuadé, Benalla est un homme violent.

Ancien chef de sécurité de Martine Aubry et de François Hollande, Alexandre Benalla a également été celui d’Arnaud Montebourg. Ce dernier l’a viré au bout d’une semaine après que Benalla ait causé un accident de voiture et souhaitait prendre la fuite.

À l’heure actuelle, Alexandre Benalla occupe toujours son poste de chargé de la sécurité du chef de l’état mais s’occupe exclusivement de tâches administratives.

 

>>>> Réécoutez l'interview de Taha Bouhafs 

 

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