La justice s'intéresse à la "French Tech Night" organisée à Las Vegas en janvier 2016 à laquelle avait assisté Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie. Selon des révélations du Canard Enchaîné, publié le 8 mars dernier, l'organisation de la soirée avait coûté 380 000 euros.
Comme l'a révélé France Inter, cette enquête a été ouverte lundi pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme. Elle fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) qui soupçonne un délit de favoritisme lors de l'organisation de cette opération, confiée au géant Havas sans appel d'offres par Business France, l'organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy.
L'agence Business France reconnait sa responsabilité
"Ce n'est en aucun cas une affaire Macron. C'est une affaire Business France", l'organisme du ministère de l'Économie qui a commandé l'évènement à l'agence de communication Havas, a affirmé à l'AFP un proche d'Emmanuel Macron, en faisant valoir que le choix du prestataire "n'incombait aucunement au ministre ou à son cabinet".
Le ministre de l'Économie, Michel Sapin, avait dédouané son prédécesseur la semaine dernière, affirmant qu'Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Economie étaient "totalement hors de cause" dans cette affaire. "C'est un dysfonctionnement de Business France", avait assuré le ministre.
L'organisme a d'ailleurs reconnu sa responsabilité. "Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire capable de prendre en charge l'organisation de l'événement aux US et les actions de communication associées [...] avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité", a expliqué Business France. "Aussitôt qu'elle en a été informée, la direction générale de Business France a suspendu le règlement des prestations et fait réaliser un audit par le cabinet EY afin d'évaluer la situation et mettre en place des actions correctives", a ajouté l'agence.
Le délit de favoritisme vise le fait, pour "une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public", de "procurer ou de tenter de procurer à autrui un avantage injustifié", contraire à "la liberté d'accès et l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public", d'après le code pénal.