Scène insolite ce mercredi matin rue Daguerre, dans le XIVe arrondissement de Paris. Un conducteur d'une des voitures scan de la société Streeteo a été interpellé par les forces de l'ordre.
Ces voitures permettent de lire les plaques d'immatriculation des véhicules afin de permettre de dresser les procès-verbaux pour les infractions au code de la route.
Lors d'un contrôle policier, le conducteur ne s'est pas laissé faire et a finalement été placé en garde à vue pour outrage, rébellion et conduite sous stupéfiants.
Un incident qui vient poser la question de l'externalisation, via des sociétés privées, de l'établissement des procès-verbaux, décidée par Anne Hidalgo et en vigueur seulement depuis le début de l'année. 260 contrôleurs sont ainsi à pied d'œuvre depuis une dizaine de jours, afin de contrôler le stationnement payant.
Déchargés de cette mission, les policiers s'interrogent sur le bien-fondé de cette privatisation. "Le cas d'aujourd'hui pose la question de ce transfert de mission. Le jeune homme qui s'est fait interpeller aujourd'hui n'est assermenté que depuis dix jours et, lors d'un contrôle de police, non seulement il se révèle être dans le cadre d'un délit routier, puisqu'il conduit sous l'emprise de produits stupéfiants et, qui plus est, lors de son interpellation, il a tenu des propos outrageants et surtout sexistes envers l'une de nos collègues féminines, en la traitant de 'mal-baisée'. Nos collègues sont ulcérés de voir un tel comportement de la part de quelqu'un dont la mission était principalement de constater des infractions", a réagi Yvan Assioma, du syndicat Alliance Paris.
Même indignation pour Eddy Sid, délégué médias pour l'Île-de-France du syndicat SGP-FO : "Nous, on a besoin d'être assermenté pour verbaliser. C'est une erreur monumentale de privatiser les contraventions et les verbalisations sur Paris. Aujourd'hui, on est en face de personnes qui ne sont pas formées. Ce ne sont pas des missions anodines et on a des personnes qui n'ont que le rendement en tête. C'est le problème du privé. Ils parlent de rentabilité, de chiffres. Sur ce genre de missions, il faut faire preuve de discernement."
Propos recueillis par Quentin Vaslin pour Sud Radio