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Pourquoi envoyer la CRS 8 à Marseille ?

Par Jean Baptiste Giraud

Gérald Darmanin a annoncé le déploiement de la CRS 8 à Marseille pendant une semaine. Mais dans quel but exactement ?

On recense plus de 30 morts à Marseille depuis le début de l’année 2023. La lutte contre le trafic de drogue doit s’intensifier. Gérald Darmanin a annoncé le déploiement de la CRS 8 dans la ville pendant une semaine.

Une compagnie de CRS aux effectifs gonflés

Mais en quoi ce déploiement peut-il être utile dans la cité Phocéenne ? "Il existe deux types de forces dédiées au maintien de l’ordre, la gendarmerie mobile depuis 1921 et les CRS depuis 1946, explique Philippe Cholous, colonel de gendarmerie (CR), expert en maintien de l’ordre et gestion de crise, auteur de L’ordre pour la liberté, aux éditions Lavauzelle. Les gendarmes mobiles sont logés sur place, pas les CRS, ce n’est pas le même statut, entre militaires et civils. Un problème de délai d’intervention se posait parfois."

"Sous le quinquennat du président Sarkozy, un choix utilitariste a été fait : toutes ces unités de maintien de l’ordre étaient constamment employées. Il n’y avait plus d’unités en alerte, très peu en entraînement. À un moment, la police nationale a décidé de retirer une CRS, de la gonfler en effectifs, au départ pour la région parisienne. Là où une CRS compte 150 hommes, on l’a montée à 200."

 

 

Déjà envoyée deux fois à Marseille en 2023

"Surtout, on a retiré cette CRS du quotidien pour qu’elle puisse recevoir des entraînements un peu particuliers, recevoir de nouveaux équipements, décrypte Philippe Cholous, colonel de gendarmerie (CR), expert en maintien de l’ordre et gestion de crise. L’idée était un peu de reconstituer une réserve d’intervention au niveau central." Deux ans après sa création, son bilan est-il positif ? "Oui, dans la mesure où le ministère de l’intérieur s’est recréé une liberté d’action avec cette CRS 8. Il a pu l’envoyer à Mayotte pour soutenir les forces de gendarmerie. Cela va dans le bon sens."

Cette CRS 8 a déjà été envoyée en février et en avril à Marseille. Quelles vont être ses missions ? "C’est toute la question. Il y a une notion territoriale dans ces trafics. Ce sera très temporaire, cela participe d’un rapport de force. J’ose espérer que cela a été préparé en amont, et qu’un certain nombre d’opérations ciblées vont être menées. Ce serait prendre le terrain pour une semaine pour permettre aux unités de police judiciaire de faire un certain nombre de perquisitions."

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