"Ce que j’attends, c’est qu’il craque". Ces paroles viennent de la grand-mère de la petite Fiona, alors que le procès en appel de la mère de Fiona et son ancien compagnon s’est ouvert devant les Assises de Haute-Loire ce lundi. Les deux sont rejugés pour violences volontaires ayant entraîné la mort de l’enfant sans intention de la donner.
C’est Berkhane Makhlouf, l'ancien compagnon, qui a parlé en premier : "J’ai pris vingt ans. On m’a traité comme un criminel, alors que je n’ai jamais porté de coup contre les enfants. On m’a sali."
"Je veux qu’elle reconnaisse qu’elle a menti", a ajouté l’ex-compagnon de Cécile Bourgeon.
Debout dans le box des accusés, il avoue avoir fessé un jour Fiona parce qu’elle se faisait vomir, "comme sa mère".
Durant les trois premières heures du procès, Cécile Bourgeon n’a jamais levé les yeux. Tête baissée, enfouie dans un gros pull gris, elle dit avoir échoué en tant que mère et n’a pas su protéger sa fille. "Oui, j’ai menti au début aux enquêteurs, parce qu’il fallait une stratégie. Mais Fiona ne reviendra jamais, je vais devoir vivre avec."
Concernant Berkhane Makhlouf, elle ajoute, assez confuse : "S’il avait été violent au début, je l’aurais quitté."
Comment prendre ces déclarations ? Le président a rappelé les quelques faits concordants entre les interrogatoires des accusés. Les deux disent que le décès de la fillette a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche. Elle avait bien un hématome à la tempe. Ils n’ont pas appelé les secours et ont bien transporté Fiona dans un sac de sport. Mais face à la Cour, aucun des deux n’a évoqué cette nuit, ni l’endroit où ils ont enterré Fiona.
De notre envoyée spéciale au Puy-en-Velay, Fany Boucaud