Kévin enchaîne les allers-retours entre son restaurant et ses fournisseurs bloqués sur l'autre rive: il ne reconnait plus son île de la Cité ! "La vie à côté de Notre-Dame est figée, les gens ne peuvent pas rentrer chez eux, les fenêtres sont éclatées. C'est 'île morte', les rues sont vides, vous pouvez marcher sur la route et faire le tour de l'île: il n'y a personne. C'est la première fois que je vois ça".
Vacances forcées
Son restaurant aveyronnais est fermé. Impossible de savoir pour combien de temps. "Tous les employés sont en vacances forcées, un cuisinier et un plongeur. Un autre est en vacances une semaine, on lui a demandé d'en prendre deux. On va tous leur donner leurs congés !" Emilie ne peut pas passer le cordon de police: son bureau est trop proche de la cathédrale.
"Bloquée, car j'ai laissé mon vélo garé là bas lundi. Du coup je ne peux pas le récupérer à cause du risque d'effondrement".
"Le plus emmerdé de toute l'île"
Pour Sacha, l'incendie tombe au plus mauvais moment.
Pendant que déménageais ici, c'est arrivé. Je commence à aménager, à faire un aller-retour. Puis je reviens: je ne peux plus accéder à l'île ! Et en plus de ça, je vois la cathédrale en feu ! J'ai commandé un clic-clac, un frigo et un meuble cuisine, qui devaient être livrés chez moi, mais que je ne pourrai pas recevoir. Je pense que, de toute l'île, c'est moi qui suis le plus emmerdé qu'elle ait pris feu !"
Les logements bordant la cathédrale était encore inaccessible dans la nuit de mercredi à jeudi, le temps de consolider la façade toujours fragile de Notre Dame.