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TÉMOIGNAGE SUD RADIO : "1er mai ? J’ai été agressé"

Clément Bargain, un reporter de Sud Radio, a été victime de violences lorsqu'il réalisait un reportage sur la manifestation du 1er mai à Paris.

1er mai
Les manifestations du 1er mai 2022 ont à nouveau été marquées par la violence. © AFP

Le lendemain de ce 1er mai 2022, il témoigne par téléphone à l'antenne de Sud Radio.

 

Manifestations du 1er mai : "Ces groupes de casseurs sont cagoulés, il est difficile de savoir qui est derrière"

"Je me trouvais à l’avant du cortège. J’ai senti qu’il y avait une ambiance assez tendue à cette manifestation. En tête du cortège on pouvait voir des casseurs habillés tout en noir, comme on a l’habitude d’en voir dans les manifestations. Et je me suis retrouvé au sein d’un petit groupe de casseurs qui saccageaient les vitrines d’assurances et de banques. J’avais dans les mains mon téléphone, mon enregistreur et mon micro Sud Radio. Et un homme me fonce dessus. Je vois un homme qui arrive en furie sur moi. Je ne comprends pas trop. Il me plaque contre une grille de magasin fermé et commence à me frapper au ventre en essayant d’arracher mon téléphone, de prendre mon enregistreur parce qu’il pensait que j’étais en train de filmer ce groupe de casseurs.

C’était bref mais très violent. Heureusement, d’autres personnes sont venues pour s’interposer, ont pu récupérer mon téléphone portable et ont pu éloigner cet individu. Ces groupes de casseurs sont cagoulés, il est difficile de savoir qui est derrière. Et ce qui est étonnant, c’est que tout autour il y a tout un tas de gens qui les protègent quand ils sont en train de casser des vitrines, pour pas qu’on les filme. Ce qui est étonnant aussi, c’est que mon agresseur avait le profil européen, une soixantaine d’années… pas du tout le profil du jeune casseur qu’on a en tête", a témoigné Clément Bargain.

"Pour ces manifestants, on arrive au bout d’un système"

"Il y avait une violence palpable dans la foule. Cela fait longtemps que je n’avais pas ressenti ça dans des manifestations. Je me souviens du 1er mai à Austerlitz où c’était parti en vrille, mais là on a retrouvé cette tension sociale dans la rue qui fait qu’il y a des gens extrêmement violents dans la rue, qui pètent un câble.

Pour eux, on arrive au bout d’un système, ils ont le sentiment de ne pas être représentés. Ce sont des gens sincèrement inquiets pour leur pouvoir d’achat, pour leur salaire, pour leur avenir car ils auront la retraite à 65 ans. Pour beaucoup, ce sont des gens qui ont voté Emmanuel Macron aux dernières élections 'pour faire barrage', comme on dit, mais qui ont besoin de reconnaissance et d’être écoutés. On sent dans la rue qu’il y a ces revendications", a raconté Clément Bargain.

 

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