Prostitution, trafics, raccordements sauvages à l'électricité et bagarres... Le bâtiment H de la cité du parc Kalliste, dans les quartiers nord de Marseille, est occupé par des squatteurs, en majorité des migrants venus d'Afrique de l'ouest et, depuis l'été dernier, la situation n'a cessé de se dégrader dans cette cité déjà défavorisée et impactée par la violence du trafic de drogue.
Sur les hauteurs de la cité phocéenne, la barre d'immeuble décrépie, vouée à la destruction, est devenue un enfer pour ses tout derniers occupants, qui sont en train d'être relogés. Mais en attendant, ils subissent une situation qui devient intenable avec les squatteurs, comme l'explique Houria : "Ils font du bruit tout le temps. Il y a aussi les bagarres. Ils se raccordent illégalement sur les fils électriques de nos compteurs, il y a de la prostitution, on voit les filles arriver à tour de rôle..."
Sur son téléphone, elle nous montre des vidéos de bagarres entre squatteurs, très fréquentes, selon elle : "Quand ils squattent, ils sont obligés de casser les murs. Ils gardent les pierres et les jettent par les fenêtres à chaque fois qu'il y a une bagarre dans la rue."
Depuis 2011, la destruction de cette tour est annoncée. Mais les tractations entre le bailleur social qui rachète chaque appartement et quelques propriétaires s'est enlisée, laissant la place à l'organisation d'un système qualifié de mafieux par la sénatrice socialiste du secteur, Samia Ghali.
"Non seulement il y a des marchands de sommeil, mais il y a même une organisation mafieuse qui récupère les migrants d'Italie gare Saint-Charles, dénonce-t-elle. Ils ne paient pas de loyer mais ils paient l'accompagnement au site. Il y a aussi la question de la prostitution, qui est réelle."
La mairie de Marseille, qui a demandé le recours à la force publique pour rétablir l'ordre dans le secteur, aurait recensé près de 150 occupants illégaux, selon un décompte provisoire.
Un reportage de Stéphane Burgatt pour Sud Radio