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Trois juges se voient confier l’enquête sur le cimentier franco-suisse LafargeHolcim

Par Benjamin Rieth avec AFP

L’enquête sur le cimentier franco-suisse LafargeHolcim a été confiée à trois juges d’instruction. L’entreprise est mise en cause pour avoir indirectement financé des groupes armées en Syrie. 

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Trois juges d’instructions - deux juges d'instruction du pôle financier et un magistrat instructeur du pôle antiterroriste - sont désormais en charge de l’enquête sur le cimentier LafargeHolcim. L’entreprise franco-suisse est visée par une information judiciaire, ouverte le 9 juin, pour "financement d'entreprise terroriste" et "mise en danger de la vie d'autrui", a fait savoir le parquet de Paris.

Le patron de LafargeHolcim doit démissionner

L'enquête devra déterminer les liens qu'a pu entretenir le géant du ciment avec plusieurs groupes en Syrie, dont l'organisation jihadiste État islamique. Dans une enquête du Monde datant de juin 2016, le quotidien avait révélé de "troubles arrangements" pour continuer à faire fonctionner la cimenterie de Jalabiya, dans le nord du pays, malgré la guerre civile. Le groupe État islamique s'était finalement emparé du site en septembre 2014.

LafargeHolcim fait l'objet de plusieurs plaintes déposées à l'automne par le ministère français de l'Économie, mais aussi par des ONG comme Sherpa qui s'était appuyée sur des témoignages d'anciens employés de l'usine. Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le groupe suisse Holcim, a admis début mars avoir "indirectement" financé en 2013 et 2014 des groupes armés en Syrie pour maintenir en activité sa cimenterie. Eric Olsen, le patron du cimentier suisse LafargeHolcim, a annoncé en avril qu'il allait quitter ses fonctions en juillet pour tenter de désamorcer le dossier syrien.

Entre les "menaces pour la sécurité des collaborateurs" et les "perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l'usine et distribuer ses produits", la filiale locale de Lafarge a tenté d'amadouer les diverses "factions armées" qui contrôlaient ou tentaient de contrôler les zones autour de la cimenterie, a reconnu le groupe.

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