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Trop de pression : dans le Lot, un dentiste de 30 ans s’est suicidé

Par Jean Baptiste Giraud

Face à la pression et aux conditions de travail trop difficiles, un dentiste de Cahors (Lot) a décidé de mettre fin à ses jours.

dentiste
Sous la pression du quotidien, un jeune dentiste du Lot a mis fin à ses jours (© AFP)

Notre système de santé est en détresse. Dans le Lot, un dentiste de 30 ans s’est suicidé. Dans une lettre, il évoque une trop grande pression.

Dentiste : un accès aux soins difficile

"Bien sûr, il y a de multiples raisons qui concourrent à la prise de telles décisions qui sont toujours dramatiques, confie le Dr Antonin Hennequin, chirurgien-dentiste du Lot, membre du conseil départemental de l’Ordre. Mais la pression dans des zones sous-médicalisées est devenue très compliquée."

De quelle pression s’agit-il exactement ? "L’accès aux soins est devenu difficile voire impossible pour les patients. Nous avons des plannings qui sont pleins à six mois. Comment voulez-vous gérer les urgences, avec un planning où l’on ne peut pas trouver une demi-heure ?" Comment faire ? "On commence tôt, on finit tard, on prend sur la pause déjeuner, détaille le Dr Antonin Hennequin, chirurgien-dentiste du Lot. Tous les jours, on se lève fatigué, on rentre fatigué, toute l’année. À la fin, si l’on n'a pas un mental très solide, un bon entourage, vous pouvez penser que le système vous presse."

 

 

 

Organisé pour limiter les dépenses

Conséquence : des cabinets ferment faute de repreneur. "C’est la grande histoire des numerus clausus. Quand je me suis installé il y a 16 ans, ils étaient 135 dans la promotion de la faculté de Toulouse du praticien à qui j’ai racheté. Nous, nous étions 55. La population française augmentant, vivant plus longtemps, pas besoin de sortir de l’ENA pour se dire qu’à un moment donné cela allait poser des problèmes. La réponse est d’augmenter le numerus clausus, ce qui a été fait il y a deux ans."

"Nous allons encore perdre un certain nombre de praticiens, à la retraite dans quelques années et les praticiens n’iront pas tous s’installer dans les départements sous-dotés. Il y a quelques années, le problème était la répartition. Aujourd’hui, le problème, c’est le nombre global. C’était à prévoir, c’est le début de la vague. Je m’interroge sur le fait que cela ait été organisé pour limiter les dépenses de soins. Les patients sont les premières victimes de ce système organisé, nous sommes les suivantes."

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