Un drone et un avion miniature de Greenpeace s'écrasent contre un bâtiment d'une centrale nucléaire
Un drone en forme de Superman et un avion miniature pilotés par des militants de Greenpeace ont été projetés mardi matin contre un bâtiment d'une centrale nucléaire proche de Lyon, des actions "sans impact" sur la sûreté des installations selon EDF.
A deux jours de la remise d'un rapport parlementaire sur la sécurité et la sûreté nucléaire, l'ONG a voulu à nouveau attirer l'attention sur la "vulnérabilité" des piscines d'entreposage de combustible usé avec une action "hautement symbolique" à la centrale du Bugey, à Saint-Vulbas (Ain).
Photos et vidéos à l'appui, Greenpeace affirme avoir fait entrer "dans la zone interdite de survol" un drone, suivi peu après par un avion radiocommandé. Les militants les ont volontairement fait s'écraser contre le mur de la piscine d'entreposage de combustible usé, accolée au réacteur 2.
Un 2e drone a également pénétré dans l'enceinte pour filmer la scène.
"Mardi 3 juillet, à 06H27, les équipes de la centrale nucléaire du Bugey (Ain) ont détecté la présence de deux drones survolant le site. Un des deux drones a été intercepté au sol par les forces de gendarmerie. La présence de ces drones n'a eu aucun impact sur la sûreté des installations", a indiqué EDF à l'AFP.
La présence de l'avion radiocommandé a été confirmée par les autorités.
"Le bâtiment combustible est un bâtiment important pour la sûreté, dimensionné notamment contre les agressions externes naturelles ou accidentelles, ce qui lui assure une robustesse élevée. Le survol de drone ne constitue pas une menace vis-à-vis de la sûreté", assure encore EDF, sans rien confirmer de plus.
Il s'agit d'une infraction au regard du code de la défense et une plainte a été déposée, entraînant l'ouverture d'une enquête, ajoute-t-on chez le producteur d'électricité.
Cette action intervient après des intrusions de militants de Greenpeace dans les centrales de Cattenom (Moselle) en octobre et Cruas (Ardèche) en novembre, qui avaient le même objectif de dénonciation de failles dans la sécurité des piscines de combustible. Poursuivis, les militants ont été condamnés pour ces actions, certains écopant pour la première fois de la prison ferme.
Les survols de centrales par des drones font partie des sujets évoqués par la commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, dont le rapport très attendu sera présenté jeudi.
En 2014 et 2015, des drones avaient survolé plusieurs sites nucléaires français, dont la centrale du Bugey, située à environ 25 km de Lyon, des actions non expliquées à l'époque. Greenpeace avait démenti toute implication.
Via AFP