Le 15 octobre dernier, une femme de 25 ans est décédée à cause d’une méningite aiguë. Ses proches estiment qu’elle a été prise en charge tardivement, alors que plusieurs appels ont été passés au 15 et au 18. Ni médecin ni ambulance pendant plusieurs heures…
Une méningite bactérienne foudroyante
Conduite par ses amis à l’hôpital à Montpellier, elle n’a pu être sauvée. Une enquête a été ouverte par le parquet. Qu’est-ce que la méningite ? "Elle est difficile à diagnostiquer au tout début, et il existe différentes formes, précise le professeur Louis Soulat, vice-président de Samu Urgences de France. Les virales sont les plus fréquentes et sans gravité. Les bactériennes, elles, nécessitent une prise en charge urgente. C’est un petit groupe parmi les méningites, qui présente pourtant les mêmes symptômes en phase initiale."
Fièvres, vomissements, diarrhées, courbatures, maux de tête… "C’est comme cela que cela a été analysé lors de l’appel par le premier médecin régulateur. Quand vous faites le 15, un assistant de régulation va identifier l’appel, le niveau de gravité et orienter dans le Samu SAS (Service d’Accès au Soin) soit vers un régulateur urgentiste, soit vers un médecin régulateur généraliste. Cet appel a été apparemment orienté au départ vers un généraliste."
Une femme de 25 ans décède à cause d’une méningite aiguë prise en charge tardivement, une enquête ouverte : "Les visites à domicile sont un vrai problème" affirme le Pr Louis Soulat, (vice-président @SUdF_Officiel) #GrandMatinhttps://t.co/1jc3ql2mif pic.twitter.com/yuH8Ueku43
— Sud Radio (@SudRadio) October 29, 2024
La régulation, un acte médical
Les SAMU gèrent 35 millions d’appels par an. "On fait la promotion de l’appel au 15 avant de se rendre aux urgences pour avoir une évaluation pour ne pas engorger nos services, explique le professeur Louis Soulat, vice-président de Samu Urgences de France. Quand on fait de la régulation, c’est un acte médical. On recueille des symptômes et l’on pose un diagnostic. Avec une analyse a posteriori, c’est beaucoup plus facile d’en tirer des conclusions un peu trop hâtives. Des enquêtes sont en cours. Au premier appel a été proposé une visite d’un médecin à domicile, pour éviter un recours systématique aux urgences. Malheureusement, cela n’a pas été possible et c’est un vrai problème."
"Dans nos pratiques de régulation, qui ont évolué, la répétition des appels doit alerter, notamment quand ils disent que la personne n’est plus transportable. L’écoute des bandes va le dire. Ce problème de ne pas pouvoir déplacer une personne est très fréquent. On essaie de le limiter aux vraies situations. Mais il faut bien se remettre dans un contexte de méningite foudroyante, cela évolue très vite et est rapidement irréversible. Depuis le drame de 2018, des écoles forment des assistants de régulation médicaux en un an. C’est un métier mal connu, mal rémunéré et à très haute responsabilité."
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