Les vols d’arbres et de bois se multiplient dans les forêts privées. En France, la forêt privé représente 75% de la forêt dans sa globalité, 3,5 millions de propriétaires. Dont 2 millions possédant moins d'un hectare de forêt.
"Une fois achetée une parcelle de bois, ils vont l’exploiter"
"On peut diviser les vols en trois types. L’escroquerie touche d’abord des personnes âgées, propriétaires de petites parcelles de forêt, explique Didier Daclin, président de Fransylva 57 (Moselle), la Fédération des Syndicats de Forestiers Privés de France. Elles sont contactées par des exploitants forestiers spécialisés dans ce genre d’opérations. Ils vont faire une offre d’achat et les harceler jusqu’à ce qu’elles signent le contrat de ventes. Des ventes qui se font en général au tiers de la valeur."
"Une fois acheté une parcelle, ils vont l’exploiter. Au cours de l’exploitation, ils vont dépasser les limites de cette parcelle de tous les côtés. Ils vont prélever un arbre, deux trois, chez le voisin. Et très vite, cela fait un camion de bois, une certaine somme d’argent, et c’est quasiment indétectable." À cela s’ajoute la coupe rase : "on s’adresse à des professionnels organisés, qui découvrent les peuplements à couper à blanc, voient si les propriétaires habitent sur place ou sont toujours vivants. À partir du moment où elle est sûre de pouvoir agir en toute impunité, cette tête de réseau va vendre les coordonnées de ces parcelles à des petites mains. Elles vont exploiter des forêts qui ne leur appartiennent pas."
"C'est tout un réseau qui agit en toute impunité" : Les vols d’arbres dans les forêts privées se multiplient alerte Didier Daclin (Fédération des Syndicats de Forestiers Privés de France 57) #GrandMatinhttps://t.co/sFpsJuYw2b pic.twitter.com/4Sau5fB4Tg
— Sud Radio (@SudRadio) January 28, 2025
Ils agissent en toute impunité
"Ces voleurs sont très organisés, juge Didier Daclin, président de Fransylva 57 (Moselle), la Fédération des Syndicats de Forestiers Privés de France. On constate le phénomène dans toute la France, dans le Jura comme en Moselle, en Loire-Atlantique, dans l’Hérault, où des parcelles sont victimes de coupes sauvages." Quelles sont les essences les plus recherchées ? "Cela reste le chêne, c’est l’essence qui a le plus de valeur commerciale aujourd’hui. C’est celle sur laquelle il y a le plus de pression en termes de demande, et qui a connu son heure de gloire en grand export."
"Une fois chargés dans des camions et mis dans des containers, il n’y a plus de traçabilité. Ce grand export a favorisé ce phénomène de coupe sauvage. La valeur d’un chêne peut aller de 400 à 1.000 euros du mètre cube." Peut-on parler d’une mafia du bois ? "Nous ne sommes pas certains que ce soit de gros réseaux, mais ils sont organisés. Ils se sont rendu compte que c’était quelque chose de facile. Ils interviennent en toute impunité. Il faut qu’il y ait de vraies enquêtes et de vraies sanctions."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"