La honte et la culpabilité. Ce sont souvent pour ces raisons que les victimes de viol choisissent de garder le silence. L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié mercredi une étude sur les victimes de viols réalisée entre 2008 et 2015. Et les chiffres sont alarmants: sur 290 personnes (dont 254 femmes) affirmant avoir été violée au cours des deux années précédentes, seules 19% d’entre elles l’ont signalé à la police ou à la gendarmerie. Ce qui correspond à seulement une victime sur cinq.
La grande majorité des victimes préfèrent donc taire le crime qu’elles ont subi. 67% des victimes de viol préfèrent trouver une autre solution que d’aller porter plainte. 66% d’entre elles pensent que cela ne sert à rien. Pour d’autres, déposer plainte serait même considéré comme une épreuve supplémentaire à traverser (62%). Ce n’est donc que 13% des personnes ayant subi un viol qui se rendent au commissariat ou à la gendarmerie pour déposer plainte.
Paradoxalement, la plupart des victimes qui ont porté plainte ont affirmé avoir été prises en charge correctement. D’après le rapport, 82% des victimes estiment qu’elles ont été bien écoutée lors de leurs démarches. Et 67% affirment que les services de police ont été de bons conseils.