180 détonateurs, 50 grenades, 70 bouchons allumeurs et 10 pains d'explosif. Voilà l'arsenal dérobé dans la base militaire de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône. "Ce qui est inquiétant, c'est que ce soit un lieu militaire qui ait été cambriolé parce que ce vol d'explosifs arrive quelques fois sur les dépôts des chantiers dans les entreprises, mais là, avec un entrepôt des munitions, il y a un effet de sanctuarisation et de défense de la part des armées qui n'a pas fonctionné. C'est inquiétant parce que des barrières s'effondrent finalement. On ose s'attaquer à des bases défendues par des militaires", a indiqué Jean-Claude Allart, directeur de recherche à l'Iris, spécialiste des questions de défense et de sécurité.
"Les moyens pour défendre les bases ne sont pas très importants"
"Il faut dire aussi que les moyens des militaires pour défendre les bases ne sont pas très importants depuis que les budgets sont comprimés, a-t-il poursuivi. Ce qu'on note sur ce site, c'est qu'au point de vue de la défense technique, c'est-à-dire les grilles et les systèmes de surveillance, c'est assez faible parce qu'il n'y a même pas de surveillance vidéo. Ensuite, au point de vue des hommes, la plupart des bases et des sites militaires sont désormais surveillés par des sociétés de surveillance avec un petit groupe de militaires qui est lui prêt à intervenir, mais si on lui dit, de par les sociétés de surveillance, de par la surveillance vidéo. Ça permet d'économiser des effectifs mais ça ne fonctionne pas très bien."Jean-Claude Allart souhaite désormais trouver une solution pour "casser cette ambiance, cet esprit général d'insécurité qu'il y a en France et qui fait qu'un certain nombre de personnes, bandits ou terroristes, ne respecte plus les lois et les règles. Il est impératif de s'en saisir de montrer que l'Etat peut réagir, ce qui se fait aussi en sécurisant l'environnement des sites et en rendant sanctifiés tous les bâtiments publics, militaires ou civils."