Paris 2024, tensions internationales : Le sentiment d'insécurité des Français grandit
À six mois des Jeux Olympiques de Paris et compte tenu du conflit israélo- palestinien, le 30ème baromètre Fiducial de la Sécurité met en lumière les préoccupations sécuritaires des Français. Cérémonie d'ouverture de Paris 2024, baisse de confiance envers le gouvernement, risques d'attentats... les inquiétudes s'intensifient face aux risques terroristes.
Divisions et inquiétudes : les Français partagés sur la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris
48% des Français estiment qu'il faut changer le format de la cérémonie
La cérémonie d'ouverture de Paris 2024, qui aura une ampleur inédite, en plein air le long de la Seine, suscite des inquiétudes croissantes : 48% estiment qu'il faut changer le format de la cérémonie, soit une augmentation de 10 points par rapport à mars dernier.
Souhait de maintien de la cérémonie d’ouverture
Les principales craintes portent sur un kamikaze (39%), un mouvement de foule (37%) et une attaque à l'arme blanche (32%). 76% des Français comprendraient que certaines délégations refusent de participer à la cérémonie d'ouverture, reflétant ainsi une inquiétude partagée quant à la sécurité de l'événement.
À quelques mois de l'événement, 51% des Français estiment que les 45 000 forces de sécurité prévues ne sont pas suffisantes. Face aux incertitudes quant au recrutement et
à la formation des 20 000 agents de sécurité privée nécessaires pour la sécurité des Jeux Olympiques, 80% des Français estiment qu'il faut avoir recours à l'armée ou aux réservistes.
Plus largement, la confiance envers le gouvernement pour assurer la sécurité des Jeux Olympiques est en baisse, avec seulement 32% des Français lui accordant leur confiance.
Confiance dans le gouvernement pour assurer la sécurité des JO
Face à un risque terroriste élevé, les Français ouverts à des mesures d'exception
87% des Français estiment que la France est exposée au risque d'attentat
Dans un contexte de conflit Israélo-Palestinien, 87% des Français estiment que la France est exposée au risque d'attentat, en particulier ceux commis par des individus isolés. Les lieux les plus redoutés sont les stades et salles de concert (87%) ainsi que les lieux de culte (85%).
Perception du risque d’attentat dans divers lieux
Les Français sont de plus en plus ouverts à des mesures d'exception, avec 67% considérant qu'il faut voter de nouvelles mesures pour mieux assurer la sécurité, même si cela implique des limitations de liberté. Cette opinion est plus partagée au centre et à droite, avec 79% des sympathisants Renaissance, 85% des sympathisants LR et 75% des sympathisants RN en accord avec cette idée.
Approbation de mesures restreignant les libertés pour mieux assurer la sécurité face au risque terroriste
Pour améliorer l'efficacité des acteurs de la sécurité, les Français soutiennent l'augmentation des effectifs des services de renseignements (82%), l'expulsion des étrangers fichés (78%) et le développement de la surveillance psychiatrique (72%).
Si elle reste largement majoritaire, la confiance accordée à l’armée (-7 pts) aux forces de l’ordre (-13 pts) et aux renseignements (-13 pts) pour lutter contre le terrorisme s’est nettement dégradée depuis mars 2016
Confiance dans différents acteurs pour lutter contre le terrorisme
En ce début d'année 2024, le sentiment d'insécurité atteint un niveau préoccupant, avec 66% des Français affirmant se sentir en insécurité, en hausse de 13 points en 6 mois.
A l’occasion du 30ème baromètre, l’étude met en avant un comparatif entre les différents gouvernements. Aucun ministre de l'Intérieur, que ce soit Gérard Collomb, Christophe Castaner ou Gérald Darmanin, n'a réussi à inverser cette tendance ces dernières années.
Christophe Castaner est le ministre en lequel les Français ont eu le moins confiance en matière de sécurité du quotidien (23% en moyenne), tandis que Gérald Darmanin arrive en bas du classement sur la question du terrorisme (39% en moyenne) et un chiffre au plus bas pour ce baromètre (36%).
Évolution de la confiance dans le gouvernement face au terrorisme