Les dirigeants de TPE se montrent « plutôt satisfaits » de la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Cependant, ils restent préoccupés par la situation économique et politique du pays. Selon l’enquête réalisée par l’IFOP pour Fiducial, 57 % des patrons de TPE se disent satisfaits de cette nomination, avec 50 % « plutôt satisfaits » et 7 % « tout à fait satisfaits ». Ce taux est légèrement supérieur à celui de la population générale (52 %).
Michel Barnier est perçu de manière positive par la majorité des dirigeants, qui le jugent « ouvert au dialogue » (75 %), « compétent » (73 %), et « autoritaire » (68 %). Néanmoins, seuls 54 % des patrons le jugent capable de réformer le pays et de rassembler les Français.
Préoccupations croissantes face à l'instabilité politique
Bien que satisfaits de Michel Barnier, les petits patrons se montrent de plus en plus inquiets concernant la stabilité politique et ses répercussions sur leur activité. 51 % des dirigeants redoutent une possible motion de censure qui pourrait accentuer l’instabilité. Cette crainte est particulièrement marquée chez les patrons du BTP (57 %) et des services aux particuliers (58 %).
Cette inquiétude s’inscrit dans un climat général de pessimisme, avec 77 % des dirigeants se déclarant pessimistes sur la situation économique, un taux en hausse de 10 points en un an. Le niveau d’optimisme, tant sur le climat général des affaires (22 %) que sur leur propre activité (52 %), est en baisse par rapport à l’année précédente.
Anticipations économiques négatives
Face à cette instabilité politique et économique, 44 % des dirigeants de TPE anticipent un ralentissement de leur activité dans les mois à venir. Par ailleurs, 33 % s’inquiètent de la résurgence des tensions sociales et de l'augmentation des prix. Ce pessimisme se traduit également par une baisse des investissements (18 %) et une hausse des coûts du travail (17 %).
Attentes envers le nouveau gouvernement
Adoptant une posture « pro-business », les dirigeants de TPE attendent des mesures concrètes de la part du nouveau gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages et soutenir les entreprises. Pour 35 % des patrons, la priorité devrait être donnée au pouvoir d’achat des ménages, suivie par la réduction de la dette française (25 %) et la sécurité des biens et des personnes (24 %).
En matière fiscale, 32 % des dirigeants de TPE demandent une réduction des cotisations patronales, tandis que 27 % souhaitent une diminution des aides sociales pour réduire le déficit public. Les réductions d'impôt sur le revenu et de la TVA sur les produits de première nécessité sont également citées comme des priorités par 21 % des patrons.
Contexte économique des TPE : embauches et difficultés financières
Malgré ces inquiétudes, la situation économique des TPE reste stable au 3e trimestre 2024. Ce trimestre est marqué par une augmentation à la fois des embauches et des suppressions de postes. 19 % des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient d’embaucher du personnel d’ici fin septembre, soit une hausse de 10 points par rapport au trimestre précédent. Les embauches sont plus fréquentes dans les entreprises de 10 salariés ou plus (58 %), contre 16 % dans les entreprises de moins de 10 salariés.
Parallèlement, 15 % des TPE ont supprimé des postes, un chiffre en hausse de 9 points par rapport au trimestre précédent. En conséquence, on observe un différentiel positif de 4 points entre les embauches et les suppressions de postes.