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Sabotage à la SNCF : à combien se monte la facture ?

Par Jean-Baptiste Giraud

Après une pagaille monstre le vendredi 26 juillet 2024 - avec l’annulation ou le retard de l’ensemble des trains entre Paris et Lille, Rennes, Bordeaux et Strasbourg et l’annulation d’un quart des voyages Eurostar - le trafic ferroviaire a repris totalement.

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La circulation des trains est donc revenue à la normale en France. Mais 800.000 voyageurs ont tout de même été impactés. Ces 800.000 voyageurs seront-ils intégralement remboursés par la SNCF ?

Pour la SNCF, le montant à rembourser serait de 10 à 15 millions d'euros

"Dans ces 800.000 voyageurs, il y en a un certain nombre qui ont voyagé. Certes pas forcément dans les meilleures conditions, mais qui ont bien voyagé, et donc qui n’ont pas forcément de raison d'avoir un remboursement", a répondu Pierre Plaindoux, expert en transport et mobilité du cabinet MC2I.

Quelle somme représentent les remboursements pour la SNCF ? "Il y a plusieurs façons de rembourser. Il y a les remboursements secs pour ceux qui n'ont pas pu voyager. Il y a les indemnisations pour les gens qui seraient retardés. Mais ces personnes-là, pour le coup, ne rentrent pas dans le cadre du règlement européen. Si la SNCF le fait, ce qui semble être le cas habituellement, elle pourra le faire dans cadre de cette situation très particulière, très exceptionnelle."

Pour une journée de grève, à titre de comparaison, quand les trains ne circulent pas, c'est entre 25 et 30 millions d'euros de pertes. Est-on dans le même ordre de grandeur ? "On a plusieurs centaines de milliers de voyageurs qui sont probablement restés sur le carreau avec un billet qui est dans les 40 euros. On peut bien s'imaginer qu'on est sur un coût de 10 à 15 millions d'euros de manque à gagner pour la SNCF", a répondu Pierre Plaindoux.

Une assurance annulation n’a pas d’utilité si on n’annule pas soi-même son voyage

Les nuits d’hôtel contraintes et les annulations des nuits d’hôtel à destination, ont-elles été prises en charge ? "Il y a différents cas. Il y a les cas des personnes qui se retrouvent en situation de rupture de correspondance. Le vendeur du titre doit trouver des solutions aux voyageurs pour qu'ils puissent se restaurer et passer leur nuit d'hôtel. Par contre, si on avait des nuits d'hôtel à destination, là, c'est un problème qui est d'assurance vis-à-vis du prestataire d'hébergement et pas du prestataire de transport », a répondu Pierre Plaindoux. Alors, comment se faire rembourser ? “Il faut contacter le vendeur du titre. La SNCF a mis en place un chatbot qui peut donner des informations plus précises sur les modalités de remboursement dans des cas plus particuliers que le cas général."

"Conseillez-vous, pour des cas comme ça, de souscrire à une assurance annulation ?", a demandé Laurie Leclère. "En l'occurrence, ce n'était pas une annulation de la part du voyageur. C’est un cas de force majeure pour l'opérateur. Donc, ce n'est pas le même cas. En revanche, concernant le coût pour son hébergement à destination, là, ça peut valoir le coup", a répondu Pierre Plaindoux.

"Faudrait-il de la part des compagnies d'assurance, une réflexion plus large autour d'autres cas, par exemple du piratage informatique ? Est-ce qu'il faudrait inclure ce genre de choses dans les contrats d'assurance pour les voyages ?", a encore demandé Laurie Leclère. "Un problème de cybersécurité ne doit pas être un problème pour le voyageur. Si ça touche l'opérateur, c'est à l'opérateur de gérer ce problème-là. Et éventuellement pour lui de prendre des assurances pour pouvoir respecter ses obligations vis-à-vis de ses voyageurs", a répondu Pierre Plaindoux.

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