Une femme de 98 ans, non voyante, risque d’être expulsée de sa maison, où elle vit depuis 60 ans. Une expulsion demandée par la préfecture de Charente-Maritime en raison d’impayés de loyers depuis 2017.
Menacée d'expulsion par le préfet à 98 ans
L'avocat de la locataire, Maître François Drageon, présentera la semaine prochaine une demande de suspension de la décision. La préfecture a en effet autorisé l’intervention de la police à compter du 16 août prochain. "Je suis un peu anéanti, pas tellement par la mesure d’expulsion elle-même. Mais par la violence de la décision, cette espèce de désinvolture administrative qui me glace."
"Cette femme, qui est aveugle, reçoit daté du 6 juillet, vers le 10 juillet, une lettre du préfet de Charente-Maritime disant : « J’ai décidé d’octroyer la force publique pour procéder à votre expulsion à partir du 16 août. » La signataire de cette lettre, qui est elle-même sous-préfet et directrice du cabinet, ajoute : « si vous n’avez pas de solution de relogement à cette date, vous pourrez appeler le 115."
🔴 Une femme aveugle de 98 ans menacée d’expulsion pour des loyers impayés
🗣️@FrancoisDrageon, avocat de la locataire : "Je suis anéanti par la violence de cette décision, par cette espèce de désinvolture administrative qui me glace"
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— Sud Radio (@SudRadio) July 20, 2023
"Ce dossier, c'est le bal des faux culs"
"Oui, il y a des impayés et une décision de justice. Et alors ?", interpelle Maître François Drageon, avocat au barreau de La Rochelle. On oublie toute forme d’humanité ? Le préfet est tenu de reloger cette personne vulnérable avant toute mesure d’expulsion et dans des conditions de dignité. On lui a proposé deux solutions de relogements, mais il lui faut un logement adapté."
"Je ne sais pas si les gens se rendent compte de ce qu’ils écrivent, poursuit l'avocat de cette locataire. C’est cela qui est terrible dans cette société. J’ai l’impression que la fonctionnaire d’État démoulée de l’ENA il y a quelques semaines, ne se rend pas compte de ce qu’elle écrit. Cette vieille dame est une personne sans aucun effondrement cognitif, mais d’une très grande fragilité. On sait tous que changer les habitudes de vie dans des conditions d’une telle brutalité a des conséquences quasiment létales. Ce dossier, c'est le bal des faux culs : on fait semblant de respecter, et on ne respecte rien."
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