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Affaire Bétharram :"C’était le règne de la terreur"

Dans l'affaire de Bétharram, le témoignage de la fille même de François Bayrou constitue une véritable déflagration.

Bétharram
Les corapporteurs parlementaires sur le contrôle des établissements scolaires, Violette Spillebout (Ensemble la République) et Paul Vannier (la France insoumise), devant "Le beau rameau", nom actuel de "Notre-Dame-de-Bétharram", établissement scolaire catholique à Lestelle-Bétharram, le 18 mars 2025 (Gaizka IROZ - AFP)

Pour Alexandre Perez, victime de Bétharram, membre du collectif des victimes, et élu à Pau, son séjour à Bétharram aura représenté quatre années de violence systémique.

Affaire Bétharram : "C'était l'injustice totale"

"C’était une violence qui venait des encadrants, mais aussi des élèves, confie-t-il aujourd'hui. Une atmosphère de violence du matin au soir, du lundi au vendredi. Et même le week-end, pour ceux qui avaient le malheur d’y rester. Certains dont les familles habitaient loin restaient le week-end, et d’autres étaient punis."

"Les punitions étaient totalement arbitraires. C’était l’injustice totale. Un surveillant pouvait vous mettre une claque ou vous arracher les cheveux, juste pour l’exemple. C’était le règne de la terreur." Le temple du silence, également, car il fallait se taire et ne rien raconter de ce qui se passait au sein de l’établissement.

Une omerta totale

"On me demande souvent pourquoi. Je ne sais pas pourquoi nous étions silencieux à ce point. Cette omerta était tellement forte que les gens à l’extérieur ne pouvaient pas se rendre compte. J’avais parlé de violences physiques à ma mère, qui était allée voir la direction à plusieurs reprises. Elle s’est faite endormir. J’ai entendu parler d’une affaire d’abus sexuels, mais je n'ai jamais rien pu constater. Alors que j’ai appris que mon voisin de dortoir a été abusé. C’est incroyable."

Les témoignages du livre Le silence de Bétharram sont glaçants. La fille de François Bayrou dit elle aussi avoir subi des violences physiques. "Cela fait 18 mois que nous sommes dans cette affaire. On s'en prend plein la gueule. Sa famille a subi des horreurs, et ne le lui a pas dit pendant 39 ans. Moi, je pense à ma fille de 15 ans, et cela me poignarde aussi le cœur."

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