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Affaire Omar Raddad : vers une révision du procès ?

Plus d'un quart de siècle après les faits, l'affaire Omar Raddad va-t-elle faire l'objet d'un nouveau procès ?

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Déjà, en 2008, Omar Raddad, réclamait une révision de sa condamnation en 1994 pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991, aux côtés de son avocate Sylvie Noachovitch. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

La décision sur une seconde demande de révision est attendue, 28 ans après la condamnation d’Omar Raddad pour le meurtre de Ghislaine Marchal. Condamné en 1994, il avait été gracié quatre ans plus tard par Jacques Chirac.

Les mystères du procès Omar Raddad

Dans cette affaire, quels mystères demeurent ? "En réalité, c’est très étonnant que cette demande se fasse autour de l’ADN, car cela a déjà été rejeté à plusieurs reprises, estime Guy Hugnet, journaliste spécialisé dans les enquêtes scientifiques et les affaires criminelles. Sur le fond, il faut rappeler que la précédente demande de révision a été rejetée car on a considéré que l’ADN n’était pas probant dans cette affaire."

"Pour se replacer dans le contexte de l’époque, on a retrouvé le corps de Mme Marchal dans la chaufferie. Dans une des caves, on trouve des empreintes sur une porte, et l’inscription "Omar m’a tuer". Mais il y avait des travaux dans la chaufferie, il y a beaucoup d’empreintes sur cette porte. Et il pouvait très bien y avoir aussi celles d’Omar Raddad sans que cela fasse de lui ni un coupable, ni un innocent."

 

Une affaire polluée par des positions idéologiques

"Ensuite, la défense a dit que l’ADN était mélangé à deux ADN masculins, ceux de deux malfrats. Ce sont eux qui ont assassiné Mme Marchal. On a fait la comparaison avec eux, et on n’a rien trouvé, rappelle Guy Hugnet, journaliste spécialisé dans les enquêtes scientifiques et les affaires criminelles. L’ADN est quelque chose de très difficile à analyser, ce sont des micro-particules. D’autant qu’il y a de nombreuses traces sur cette porte. J’ai une conviction personnelle, mais ce n’est pas mon rôle de la livrer."

"Il faut comprendre que cette affaire est polluée depuis le début par des positions idéologiques, rappelle-t-il. Pour un certain nombre de gens, Omar Raddad est innocent parce qu’il est maghrébin, jardinier et pauvre. Pour les autres, il est coupable pour les mêmes raisons. À cela est venu s’ajouter la fameuse phrase de Maître Vergès, et sa comparaison avec l’affaire Dreyfus : on l’a condamné parce que marocain. Il a perdu dans le prétoire car il connaissait mal le dossier, mais il a retourné l’opinion. Dans cette affaire, le roi du Maroc joue également un rôle clé."

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