L’auteur de l’attentat au couteau et au marteau à Paris a passé quatre années en prison. Son suivi psychiatrique est au cœur de l’enquête.
Des jeunes de 14 ou 15 ans radicalisés
Les prisons sont-elles une poudrière ? "Je constate qu’en prison, vous avez un réceptacle de tous les types d’infractions, et tout spécialement les infractions terroristes, explique Maître Jérôme Goudard, avocat pénaliste de nombreux radicalisés ces dernières années. Ces personnes vont s’y regrouper. Cet endroit est une institution malade. La prison, c’est environ 75 000 détenus, 140% de surpopulation carcérale. 600 à 700 prisonniers radicalisés. Les syndicats pénitentiaires parlent de plus d’un millier."
Le terroriste du pont de Bir Hakeim avait passé quatre ans en prison. Il était considéré comme repenti. Comment lutter contre cela ? "Cela commence évidemment bien avant la prison. J’ai noté dans mon activité professionnelle que j’avais affaire à de très jeunes gens : 14 ou 15 ans, de tous horizons. Sur ces gens-là, la communication djihadiste est très forte. Le vrai travail de sensibilisation commencerait auprès des jeunes."
.@Goudard4 "Radicalisation : j'ai affaire à des jeunes de 14, 15 ou 17 ans… On ne se rend pas compte du nombre de mineurs qui sont dans ce schéma. Je ne suis pas étonné de ce qu'il se passe" #GrandMatin #AttentatParis https://t.co/qOZTiYdy9O pic.twitter.com/EH1CtcrLyl
— Sud Radio (@SudRadio) December 4, 2023
Attentats, radicalisation : prendre le problème à la racine
"On ne prend pas le problème à la racine, estime Maître Jérôme Goudard, avocat pénaliste. Dans le même temps, à cet âge, on peut être sensible à d’autres discours. On ne se rend pas compte du nombre de mineurs qui peuvent correspondre à ce schéma-là. On le voit depuis quelques années. Vous dire que je suis étonné de ce qui se passe serait mentir."
Quid du suivi des fichés S ? "Les suivre après qu’ils aient été signalés et condamnés est possible. Ce garçon aurait arrêté son traitement. C’est le même problème que dans les autres dossiers pénaux : les experts font un peu la pluie et le beau temps dans les enceintes judiciaires. Une collégialité d’experts aurait peut-être pu faciliter les choses."
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