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Besançon : trois frères septuagénaires accusés de pédophilie

Par Jean Baptiste Giraud

À Besançon, dans le Doubs, une affaire de viols commis par trois frères depuis les années 1970 est relancée.

C'est un dossier de pédophilie vieux d'un demi-siècle qui ressurgit : trois frères de plus de 70 ans auraient abusé d’enfants gardés par leurs femmes, toutes assistantes maternelles. Ils sont âgés de 78, 76 et 70 ans. Le premier frère avait été condamné à cinq ans de prison en 2021, le deuxième s’en était sorti grâce à la prescription. Le troisième vient d’être mis en examen pour agression sexuelle.

Pédophilie : combien de victimes potentielles ?

Martine Brousse, fondatrice et présidente de La Voix de l'Enfant, va se constituer partie civile dans le procès de ce troisième frère. "L'association se constitue partie civile dans les affaires où il semble qu’il y ait eu des dysfonctionnements. Et ce afin d’y pallier. Là, trois frères mariés à trois assistantes maternelles, que de questions. Avec en plus un fils qui a témoigné, fait des révélations, une condamnation. Quels contrôles y a-t-il eu ? Quel rôle ont joué les femmes ? Toutes ces questions se posent."

"Il faut aussi penser aux victimes, faire en sorte qu’il y ait un lieu où leur parole puisse être recueillie." De combien de victimes potentielles de ces trois frères parle-t-on ? "On ne sait absolument pas, et c’est cela qui va être important. Le procureur a lancé un appel pour que les victimes parlent. La Voix de l’Enfant a proposé qu’exceptionnellement, il y ait un numéro au tribunal, sur lequel les victimes puissent appeler."

 

Des faits de pédophilie souvent prescrits

"Elles peuvent aussi appeler le 119 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Mais cela va être très difficile de parler, ce sont des adultes aujourd’hui, souligne Martine Brousse, fondatrice et présidente de la Voix de l'Enfant. Comment révéler, si elles ne l’ont pas fait, qu’elles ont été victimes une partie de leur enfance ? Ça va être une écoute, un accompagnement, une prise en charge. Ce qui est important, c'est que les personnes soient reconnues victimes."

Plusieurs victimes auraient témoigné contre le deuxième frère, mais les faits étaient prescrits. Faudrait-il changer la loi ? "On ne connait pas les faits, mais la loi a changé ces dernières années. On peut désormais porter plainte jusqu’à 30 ans après la majorité. Soit 48 ans. Après, il faut des preuves. Nous ne sommes pas pour l’imprescriptibilité, qu’il ne faut pas banaliser. Elle est réservée aux crimes de guerre et contre l’humanité. Aussi odieux que puissent être ces violences sexuelles, ces situations d’inceste, il faut qu’on applique la loi. La dernière a permis une prescription glissante."

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