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Bétharram : une victime raconte sa rencontre avec Bayrou

Le Premier Ministre François Bayrou a rencontré à la mairie de Pau les représentants des victimes de l'école de Bétharram.

Bétharram
François Bayrou a rencontré à la mairie de Pau des représentants des victimes de Bétharram. (Stéphane de Sakutin - AFP)

Pascal Gélie, victime de violences à Bétharram, a rencontré pendant plus de trois heures François Bayrou à la mairie de Pau avec d’autres représentants des victimes.

Bétharram : "Un agneau parmi les loups"

"J’y étais en classe de Seconde en 1989-1990, raconte-t-il. Je pensais être le seul, comme mes camarades, mais ce n’était pas le cas. J’ai vu Le Cercle des Poètes Disparus, qui m’a marqué au fer rouge. Bétharram cochait beaucoup de cases pour vivre la même aventure, et j’ai été fortement déçu. J’ai vu la plaquette, le pensionnat, le ski. Je me suis dit que ce devait être la camaraderie et l’aventure."

"Je me souviens de la première entrée au dortoir, j’étais un agneau parmi les loups." À peine arrivé, il passera la nuit sur le palier pour avoir à peine parlé. Gifles, coups de poing sur la tête… "On appelle cela des cocos, et cela existe toujours dans les cours d’école : ce sont des coups de poing avec la phalange qui ressort. J’avais oublié cela. Ma mère m’a rappelé un événement oublié : comme je ne me levais pas assez vite, on avait retourné mon lit, et moi avec. J’ai vite appris les codes de la violence, avec les surveillants et les élèves."

Vers une commission indépendante pour les victimes ?

"Il y avait une violence systémique, morale et sexuelle, présente sur chaque détail de 1950 à 2010 minimum, estime Pascal Gélie, victime de violences à Bétharram. Beaucoup durant les années 1970. Dès le premier week-end où je suis rentré, j’ai dit à mes parents « sortez-moi de là ». Après, ils ont compris. A la fin de l’année, je suis allé voir le père Carricart." Un homme qui s’est finalement suicidé après plusieurs accusations d’agressions sexuelles…

Comment s’est passée la rencontre avec François Bayrou ? "Il s’est assis, a dit qu’il avait tout son temps, et nous a écoutés un à un. Certains d’entre nous, émus et pris par l’émotion, ont éclaté en sanglots. Il a été d’une écoute sincère et honnête. Derrière le vernis de Bétharram, on savait. Tout cela était impensable que des prêtres et des laïcs engagés dans un projet pastoral puissent être aussi odieux que cela. J’ai senti qu’il voulait s’occuper des victimes, car leur dire que c’est prescrit, c’est impossible. Il faut une commission indépendante. Ce n’est pas que dans les écoles catholiques, c’est partout où il y a des enfants."

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