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Comment lutter contre le narcotrafic ?

Par Jean Baptiste Giraud

Ce vendredi, Didier Migaud et Bruno Retailleau vont présenter depuis Marseille un plan d’action contre le narcotrafic.

narcotrafic
Le ministre de la Justice Didier Migaud le 18 octobre 2024 dans son bureau à Paris (JOEL SAGET - AFP)

Deux sénateurs ont rédigé en mai dernier un rapport aux propositions chocs pour lutter contre le narcotrafic. Ils ont été reçus par le Garde des Sceaux. Ils proposent notamment la création d’un parquet national anti-stupéfiants, de créer une DEA, une agence de lutte contre le trafic à la Française .

Narcotrafic : "Les administrations ne se parlent pas"

Ce vendredi, Didier Migaud et Bruno Retailleau vont présenter depuis Marseille un plan d’action contre le trafic de drogue. "Il faut des patrons, juge Jérôme Durain, sénateur PS de la Saône-et-Loire, président de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Nous sommes face à des groupes criminels extrêmement puissants. Ils sont partout. Nous avons une très bonne réponse de terrain. Policiers et magistrats donnent tout ce qu’ils ont. Sauf que l’on n’est pas assez organisé."

"Les administrations ne se parlent pas. Il faut un patron dans le judiciaire, un parquet national. Et la même chose du côté répressif. Sur la pénitentiaire, on a vu avec l’évasion de Mohamed Amra que l’on ne savait pas que cet homme était particulièrement dangereux. Les magistrats ne l’avaient pas dit à la pénitentiaire. Cela ne peut pas durer, il faut que l’on se parle."

Créer un statut de repenti

Comment lutter contre le blanchiment d’argent ? "C’est un commerce, rappelle Jérôme Durain, sénateur PS de la Saône-et-Loire. Ces gens n’entrent dans le trafic que pour gagner de l’argent, et ils n’ont plus peur de la prison. C’est devenu un point de passage dans une carrière professionnelle. Il faut aller tarir l’argent, saisir, confisquer. Là aussi, nous ne sommes assez bien organisés. Le trafic représente 3,5 à 6 milliards d’euros par an. On arrive péniblement à confisquer 180 millions d’euros."

La lutte contre le narcotrafic suppose de travailler dans les ports et contre la corruption. "Sur 100%, il suffirait que 10% arrive pour que ce soit rentable. Ils ont des moyens illimités, pour de la corruption à tous les étages. Tout le monde a un prix, pour l’acheminement des produits ou l’impunité des criminels. Nous n’avons pas assez d’enquêteurs dans les domaines économiques et financiers. C’est un métier de traquer l’argent." Faut-il instaurer un statut de repenti ? "Oui, les Italiens ont fait cela contre la mafia. Plusieurs milliers de personnes sont passées par ce statut. Il faut des repentis qui soient de vrais criminels."

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