Reportage Sud Radio de Grâce Leplat
Ophélie a perdu son frère Nicolas dans le crash de l’AF447. Il avait 27 ans. Commence alors un long combat juridique
"J'ai l'impression d'avoir tenu bon parce-que je m'étais dit que, si je m'écroulais, mes parents allaient s'écrouler. Et je pense que mes parents ont aussi tenu bon pour moi: c'est comme ça que ça avance. Mais avec les années, la colère ne diminue pas, au contraire."
Depuis 12 ans elle travaille avec des experts pour prouver la responsabilité d’Airbus et d’Air France. Les accidents se multipliaient et les sondes qui mesurent la vitesse de l’avion étaient usagées… Mais il y a deux ans, les juges d’instruction ont déclaré un non-lieu. Pas de procès. "On est vraiment tombé de notre chaise à partir de ce moment là. Les premières années, on n'avait pas trop de doute sur le fait d'avoir un procès. Puis tout d'un coup, on a senti qu'on allait un peu nous la mettre à l'envers." Pour elle c’est évident, Air France est protégé. Alors elle perd espoir en la justice... Jusqu’au mois dernier et le soutien du parquet général, "on est retombés de notre chaise !" Et depuis, elle reprend confiance:
"Pour eux, pour leur honneur. On leur doit la vérité, il faut que la vérité soit mise sur la place publique. Je me suis fait un point d'honneur là dessus, je ne lâcherais pas. Pour lui. Et je pense qu'il aurait fait pareil pour moi."
Ophélie espère l’annulation du non lieu pour qu’il y ait un procès. Et qu’enfin lumière soit faite sur la responsabilité ou non d’Air France et d’Airbus dans le crash.
"Eléments graves et importants"
"C'est l'aboutissement pour les familles des victimes et les avocats de 12 ans de combat extrêmement pénibles. Je crois que c'est le dernier acte avant le procès. Il existe des éléments suffisamment importants et graves à l'encontre tant d'Airbus et d'Air France, d'avoir commis un certain nombre de fautes qui ont concouru à la survenance de ce drame effroyable " - Alain Jakubowicz, l'un des avocats de l'association des familles de victimes