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Dominique Bernard : un assassin jugé en 2026

Par Jean Baptiste Giraud

Un an après l'assassinat de Dominique Bernard, que sont devenus son assassin, Mohammed Mogouchkov, et sa famille ?

Dominique Bernard
Le portrait de l'enseignant français Dominique Bernard affiché sur le mur de l'hôtel de ville d'Arras, dans le nord de la France, le 19 octobre 2023 (FRANCOIS LO PRESTI - AFP/Archives)

Ce lundi 14 octobre 2024, une minute de silence est organisée dans tous les collèges et lycées de France à la mémoire de Dominique Bernard et Samuel Paty. Mais comment l’assassin de Dominique Bernard s’est-il radicalisé ?

Dominique Bernard, tué par Mohammed Mogouchkov il y a un an

Mohammed Mogouchkov, assassin de Dominique Bernard, est en prison. Son procès devrait avoir lieu au plus tôt en 2026. Pourquoi si tard ? "Il y a sans doute besoin d’un grand nombre d’investigations, notamment pour comprendre ces filières de radicalisation, estime Maître Mikaël Benillouche, avocat de la mère et de la sœur de Mohammed Mogouchkov. Il faut comprendre les ramifications de ce réseau, de cette mouvance. Mohammed Mogouchkov est né en 2003 en Ingouchie, province russe à majorité musulmane proche de la Tchétchénie. Il est arrivé à l’âge de cinq ans à Rennes avec sa famille, puis à Arras. Le père a abandonné sa famille et Mohammed Mogouchkov est devenu le chef de famille."

"Face à sa radicalisation, sa mère a opposé une certaine résistance dans la limite de ses possibilités. Il a imposé le port du voile à ses soeurs. Il s’inscrivait dans une société patriarcale : il allait diriger, prendre des décisions pour tout le monde. On trouve trace d’une plainte, d’une dispute de voisinage. La maman était juste allée discuter avec des voisins ukrainiens, et Mohammed est allé la chercher manu militari."

Aucun contact avec sa mère et ses sœurs

Radicalisé via les réseaux sociaux, il a fini par tuer Dominique Bernard. "Il n’a aujourd’hui plus aucun contact avec sa mère et ses sœurs, précise Maître Mikaël Benillouche, avocat de la mère et de la sœur de Mohammed Mogouchkov. Elles ont été placées en garde à vue à la sous-direction antiterroriste de Levallois. À leur retour, elles ont eu la mauvaise surprise de trouver des serrures changées à leur logement social. Une campagne de presse, notamment via le maire d’Arras a fait comprendre qu’elles étaient indésirables. Elles sont logées en foyer d’urgence pour femmes."

"Cela a également conduit au placement de la petite sœur en famille d’accueil, la mère étant sous OQTF, à la différence de la grande sœur. Elles ne travaillent pas, mais elles cherchent uns situation qui soit licite en France. L’aînée n’est plus scolarisée. À 19 ans, elle s’occupe de sa mère et rêve de passer le brevet des collèges en candidat libre. Ces femmes sont victimes. J’ai essayé de me constituer partie civile au nom de la mère. Cela a été rejeté par la juge. En raison des agissements de Mohammed, elles ont perdu leur emploi, ne côtoient plus la plus jeune soeur et vivent une terrible opprobre sociale."

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