C’est un verdict amer pour certains qui a été rendu ce mardi dans l’affaire Cahuzac. L’ancien ministre du Budget a certes été condamné à quatre ans de prison dont deux fermes et 300 000 euros d’amende dans l’affaire de fraude fiscale qui lui colle aux basques depuis cinq ans, mais cette peine est aménageable et Jérôme Cahuzac pourrait donc ne pas avoir à passer une seule nuit derrière les barreaux. Pour Jean-Luc Touly, président du Front Républicain d'Intervention Contre la Corruption (FRICC), cette décision de justice est regrettable.
"Sans vouloir s’acharner sur la personne, c’est un mauvais signe qu’on lance à la population. Ça donne l’impression – comme dans l’affaire de l’UIMM – qu’en appel, on arrive à une décision qui va probablement permettre à Jérôme Cahuzac de ne pas faire une seule journée en prison… Ce n’est pas un bon signe au vu des mensonges de quelqu’un qui était ministre du Budget, qui a menti à la République et à la population. Ce n’est pas un bon exemple, et ça montre encore une fois qu’on a indirectement une justice à deux vitesses", déclare-t-il au micro de Sud Radio.
Alors que l’avocat de Jérôme Cahuzac, Me Dupond-Moretti, a salué une "victoire pour la justice", Jean-Luc Touly n’est pas surpris par cette réaction. "Il sait très bien que le juge d’application des peines pourra aménager sa peine à partir du moment où il n’est pas condamné à plus de deux ans fermes ! Ce n’est pas certain, mais c’est malgré tout probable. Un homme politique aussi important que lui dans le gouvernement de François Hollande qui ment et ne respecte pas ce qu’il préconisait à l’ensemble de la population, ce n’est pas un bon signe ! Quand un syndicaliste ou un salarié va fauter, il n’y aura pas la même clémence. C’est inacceptable, même si je ne veux pas m’acharner contre la personne de Jérôme Cahuzac", indique-t-il.
Réécoutez en podcast toute l’interview de Jean-Luc Touly dans le 18h Sud Radio