Une décision de justice étonnante : une dizaine de salariés licenciés il y a quinze ans viennent d’être condamnés à rembourser leurs indemnités. La Cour d’appel a estimé que les licenciements économiques de l’époque n’étaient pas justifiés.
Quinze jours pour payer 15.000 euros
Combien doivent-ils rembourser ? "On me demande de rembourser 15.400 euros, et j’avais touché 15.000 euros, explique Daniel Germain, ancien salarié de l’entreprise Lebrun, à Saint-Lô. Il s’agissait de salaires et de congés payés. Le mandataire judiciaire réclame cet argent, il nous a envoyé un recommandé avec la somme à payer le 10 février dernier sous 15 jours. Et au bout de quinze jours, c’est un huissier qui est venu réclamer la somme à payer sous huit jours, sous peine de saisie."
"Nous sommes en train de faire un recours avec notre avocat, mais c’est compliqué. C’est une entreprise qui a été liquidée, nous avons dû rester trois mois à attendre dans les locaux, mais le patron on ne l’a jamais revu. Jusqu’à ce que le mandataire judiciaire décide de nous licencier."
🔴 Des salariés licenciés condamnés à rembourser leurs indemnités
🗣️Daniel Germain : "Cela fait 15 ans que j'ai été licencié… Et maintenant on me demande 15 400 euros. Je vais devoir faire un emprunt. C'est anormal !"
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— Sud Radio (@SudRadio) March 14, 2023
Justice : "On est traités comme des délinquants"
Se doutait-il que cette histoire de licenciement allait finir comme cela ? "Non, pas du tout", confie Daniel Germain, ancien salarié de l’entreprise Lebrun, à Saint-Lô. Qu'a-t-il fait après avoir été licencié ? "Moi, un mois après, j’ai pu bénéficier d’un départ en retraite anticipé. Mais mes collègues ont été au chômage et ont réussi à retravailler."
Est-il en mesure de rembourser une telle somme ? "Je vais devoir faire un emprunt si j’y suis obligé de payer en dernier recours, et c’est le cas de la plupart de mes collègues. On est traités comme des délinquants alors que l’on a toujours été honnêtes dans notre vie. Ce n’est pas normal. Nous n’avons touché que le strict minimum en droit. J’avais travaillé 14 ans dans cette entreprise. Nous sommes allés voir le député, c’est une décision de justice, il ne peut rien faire. Nous sommes allés faire le tour des journaux."
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