Comment lutter contre l’inceste ? On estime que 163000 enfants sont victimes d’agression sexuelle chaque année. Cinq millions de personnes en auraient été victimes dans leur enfance. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) vient de rendre son rapport.
Inceste : la parole aux victimes
"Moi j’ai été victime d’inceste de 7 ans à 10 ans, de la part de celui qui était mon beau-père à l’époque, explique Angélique Mouly, victime d’inceste, membre de la Ciivise. C’est quelque chose de très difficile pour un enfant, mais le plus difficile était de parler. Qu’on puisse être entendu, notamment par la justice, qui m’a fait défaut dans mon parcours."
"En grandissant, je me suis rendue compte que j’avais besoin d’aider les autres victimes, dans cette incohérence, pour arriver à trouver une paix, arriver à avancer dans leur parcours de vie. C’est tout naturellement que je me suis positionnée pour intégrer la Ciivise. Mon désir, au-delà d’avoir été considérée comme victime un jour, est de pouvoir faire changer les choses."
La Commission indépendante sur l'inceste va-t-elle disparaître ? "La réponse du gouvernement est floue", explique @AngeliqueMouly (membre de la Ciivise) #GrandMatin https://t.co/5f51EaHO3o pic.twitter.com/2pFLRO08yb
— Sud Radio (@SudRadio) November 17, 2023
"Des errances judiciaires évidentes"
"Le problème de l’inceste c’est que c’est un problème systémique, qui touche l’ensemble de la population", souligne Angélique Mouly, victime d’inceste, membre de la Ciivise. Que préconise la commission ? "Le premier axe est le repérage des victimes par l’ensemble des acteurs à leur contact. Il y a des errances judiciaires évidentes, avec des délais beaucoup trop longs. À cela s’ajoutent la réparation et la prévention."
Comment cela peut-il se traduire ? "Toute campagne est positive. Ce ne sera jamais suffisant, il y aura toujours des victimes. La prévention seule ne sert à rien, si on ne fait pas un vrai traitement judiciaire et de la réparation." La Ciivise, qui a œuvré durant trois ans, a notamment recommandé de rendre imprescriptibles les viols et agressions sexuelles sur enfant. Va-t-elle cesser ses travaux ? "La réponse du gouvernement est un peu floue : on ne sait pas si elle sera prolongée. Pour nous, on ne peut pas ouvrir la porte, dire je vous écoute, et ne pas aller jusqu’à « je vous protège »."
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