Ce vendredi 25 mai 2018 est un jour important pour tous les apôtres de la protection des données personnelles sur Internet et les réseaux sociaux en particulier. Aujourd’hui entre en effet en vigueur partout dans l’Union européenne le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), mettant en place un contrôle plus accru des entreprises exploitant les données personnelles des internautes. Président de Whaller, plate-forme de réseaux sociaux privatifs, Thomas Fauré était l’invité du Grand Matin Sud Radio pour revenir sur les changements que cette nouvelle donne induit.
"Pour l’utilisateur que nous sommes, ça ne va pas changer grand-chose si ce n’est qu’on reçoit aujourd’hui des tas d’emails nous disant que les conditions générales changent ! Pour les entreprises, qui vont devoir mettre en place ce règlement, ça va changer beaucoup de choses et c’est beaucoup de travail. Elles vont devoir mettre en œuvre des principes de gestion de données personnelles, notamment le droit à la portabilité (la capacité pour n’importe quelle plate-forme de pouvoir extraire toutes les données concernant une personne et lui remettre). On avait déjà le droit à l’effacement et à l’oubli, on rajoute donc le droit à la portabilité", explique-t-il.
"Cette réglementation va surtout participer à l’éveil des consciences"
Autre sujet majeur : celui du consentement explicite sur l’exploitation des données personnelles. "Jusqu’à présent, sur la plupart des plate-formes, c’était essentiellement du consentement implicite. Souvent, la case était cochée par défaut. Là, non seulement elle ne sera pas cochée par défaut mais les plate-formes devront vous expliquer pourquoi sont exploitées vos données", assure Thomas Fauré, avant de minimiser tout de même l’impact du RGPD sur les géants du Web.
"Honnêtement, cette réglementation est juridique mais elle va avant tout participer à l’éveil des consciences sur ce qu’on fait avec nos données. Mais sur Facebook par exemple, ça ne va strictement rien changer. Ils ne vont pas changer leur façon d’exploiter nos données. Le RGPD chez Facebook, c’est un écran d’accueil qui vous dit que soit vous acceptez, soit vous n’allez pas sur Facebook. (…) Ce n’est pas du pipeau total, le législateur a travaillé. Ce qui est intéressant, c’est qu’on pourra mieux comprendre qu’aujourd’hui, l’économie d’Internet c’est l’économie de la donnée et de l’attention de l’utilisateur", indique-t-il.
Réécoutez en podcast l’interview de Thomas Fauré dans le Grand Matin Sud Radio