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Nahel : la loi dit que "dans ces situations-là, les policiers ont l’autorisation de tirer"

Par Aurélie Giraud

Le policier auteur du tir mortel contre Nahel pourrait être renvoyé aux Assises. Me Laurent-Franck Liénard, avocat de Florian M., policier auteur du coup de feu mis en examen.

Miguel MEDINA - AFP

En juin 2023, Nahel était tué par un policier après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Une affaire qui a relancé fortement la question de l’usage des armes par les policiers ainsi que celle de la légitime défense de ces derniers.

"Le but de mon client, ce n’était pas de tuer Nahel"

Le parquet a demandé, le 4 mars 2025, que le policier auteur du tir, Florian M., soit jugé pour meurtre. "En fin d’instruction, le juge d’instruction demande l’avis des parties", explique Me Laurent-Franck Liénard, avocat de Florian M. "Le procureur de la République a dit il faut renvoyer mon client pour meurtre devant une Cour d’Assises." Toutefois, cela ne signifie pas encore que le procès aura lieu : "c’est au juge d’instruction de décider qui a raison" entre la défense et le procureur.

Le parquet dit que "Florian M. n’a pas hésité à faire usage d’une arme" qu’il savait dangereuse et estime que le policier devait avoir conscience qu’il aurait tué Nahel en tirant. Me Laurent-Franck Liénard estime que "ça n’a aucun sens de dire que mon client savait que l’armement était létal et donc d’en déduire une intention homicide". Il rappelle que les forces de l’ordre font régulièrement usage de leurs armes et "ne cherchent pas à tuer quelqu’un". "Le but de mon client, ce n’était pas de tuer Nahel. Il s’en moquait complètement de ce garçon, il ne le connaissait pas." Florian M. voulait "l’empêcher de repartir avec sa voiture". "Il n’a pas cherché à ôter une vie !"

Alors que le parquet juge que le policier aurait pu tirer dans le capot de la voiture, "tirer dans un capot n’a jamais arrêté une voiture", souligne l’avocat, expertises techniques à l’appui. "Et tirer dans les pneus, c’est encore pire, c’est risible."

"Dans ces situations-là, les policiers ont l’autorisation de tirer"

Sans surprise, les syndicats de police apportent leur soutien au policier, avec même des manifestations annoncées ce 5 mars 2025. Ils rappellent que leur métier est dangereux et que leur arme participe à la protection des citoyens et d’eux-mêmes. "Leur métier est devenu impossible", juge l’avocat de Florian M. à cause, justement, du risque de procès.

De son côté, Me Laurent-Franck Liénard va plaider sur la base d’une loi française. "Je vais simplement rappeler qu’il y a une loi qui existe, qui a été promulguée en 2017, qui dit que dans ces situations-là, les policiers ont l’autorisation de tirer." Cette loi est "complètement battue en brèche par le Parquet" qui dit qu’il y avait d’autres solutions possibles.

"Quand on est sérieux, quand on connaît la balistique, quand on a vu le dossier et quand on connaît l’ensemble des expertises qui ont été faites, on se rend compte qu’il n’y avait pas d’autre solution."

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