Dans une pétition publiée le 26 décembre dans les colonnes du Figaro, on retrouve des personnalités publiques comme Benoît Poelvoorde, Nathalie Baye, Yvan Attal, Carla Bruni, Gérard Darmon, Arielle Dombasle, Dominique Besnehard. Ses signataires appellent à ne pas se substituer à la justice et à permettre à ce « géant du cinéma » de continuer à jouer.
Jean-Marie Rouart : "L’œuvre de Gérard Depardieu est immense"
Mis en examen pour viols et agressions sexuelles, visé par plusieurs plaintes, épinglé par Complément d’enquête, sur France 2, Gérard Depardieu est fragilisé. Mais il peut encore compter sur le soutien de personnalités. Pourquoi Jean-Marie Rouart, membre de l’Académie Française a-t-il signé cette tribune ? "D’abord parce qu’on me l’a demandé. Ensuite parce que je m’aligne complètement sur les positions du président la République, qui a tenu des propos pleins de sagesse. On doit séparer complètement l’œuvre des grands artistes, que ce soit des peintres, des écrivains, des metteurs en scène, de leur vie. Dans leur vie, ils peuvent avoir de petites médiocrités, des grossièretés."
"L’œuvre de Gérard Depardieu est immense. C’est un immense acteur, une sorte de génie, On se souvient de lui dans Cyrano de Bergerac, dans Le dernier métro, Uranus… Qu’il tienne des propos grossiers… Mais nous sommes en France, le pays de Rabelais. Si vous croyez que Rabelais n’est pas grossier. Il y a une forme de gauloiserie que l’on doit pouvoir accepter. Et puis le porno est partout". N’est-ce pas une attaque à la femme beaucoup plus grave, quels que soient les propos salaces de Gérard Depardieu ? "Nous sommes dans le pays de la liberté d’expression, on ne peut pas incriminer quelqu’un pour des propos. C’est un procès que je trouve ridicule."
Une tribune en soutien à Gérard Depardieu
Jean Marie Rouart "C'est normal ! C'est un procès ridicule, injuste ! Nous sommes le pays de la liberté d'expression ! (...) Nous vivons dans l’univers de la pornographie, n'est-ce pas plus grave ?" #GrandMatin https://t.co/bSff7d3R0y pic.twitter.com/hIeJBGpMgY
— Sud Radio (@SudRadio) December 26, 2023
"Répondre à ce lynchage médiatique"
"Il me semble que derrière ce procès, il y ait un autre procès : c’est une chasse à l’homme qui vise peut-être l’homme qui a soutenu Poutine, estime Jean-Marie Rouart, membre de l’Académie Française. Mais c’est un mauvais procès, un procès injuste, qui à mon avis va se retourner contre la ministre de la Culture. On ne peut être fier d’elle, qui dit qu’on ne peut pas être fier de Gérard Depardieu. Elle devrait en tirer les conclusions et démissionner. Je pense que c’est une honte pour la France d’avoir une ministre de la Culture qui tient des propos pareils. Les artistes qui ont signé cette pétition expriment à mon avis l’opinion du peuple français. Il comprend très bien la différence entre Depardieu et un violeur. Je crois qu'il a apporté une lumière dans leur vie. Il ne faut pas éteindre cette lumière, ce serait quelque chose de barbare."
Pour autant, Gérard Depardieu est mis en examen pour des faits, au-delà des paroles. Depuis décembre 2020, il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould. "Je trouve qu’à partir du moment où vous avez un président de la République qui a tenu ces propos pleins de sagesse, où en sommes-nous si toute dénonciation est considérée comme vérifiée simplement parce qu’elle est renforcée par la presse ? Ou allons-nous ? Ce sont vraiment des procès populaires. La justice doit avoir lieu, mais quelle que soit sa décision. Même si le comportement de Gérard Depardieu est inadéquat, vous ne pouvez pas empêcher qu’il soit un grand artiste. Vous avez d’un côté la justice qui doit suivre son cours, et de l’autre le lynchage médiatique. Nous voulons répondre à ce lynchage par des paroles de bon sens. Je crois que les féministes se trompent de combat."
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