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Plan Narcotrafic : vers un statut de repenti ?

Par Jean Baptiste Giraud

Le statut de repenti créé en Italie pour lutter contre les crimes de la mafia et le narcotrafic fonctionne-t-il bien ?

Bruno Retailleau
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ennemi désigné des députés LFI. (Ludovic Marin - AFP)

Le statut de repenti va-t-il être élargi aux auteurs de crime de sang ? Le ministre de l’intérieur et le Garde des Sceaux doivent présenter leur plan anti narcotrafic à Marseille, afin de combattre le trafic de drogues comme on combat le terrorisme.

Narcotrafic : un vrai statut de repenti en Italie

Jérôme Mondoloni, spécialiste dans la législation anti-mafia, a beaucoup travaillé sur les mafias corses et italiennes. "En Italie, le statut de repenti bénéficie aux auteurs, aux complices d’assassinat ou de meurtre. Il faut qu’il informe la justice qu’il veut coopérer, que les informations qu’ils apporte soient fiables et vérifiées. Il doit donner tous les renseignements dans un rapport écrit, une confession générale, de la structure mafieuse dans laquelle il opère. Ce n’est pas du tout le cas en France."

"À partir de là, en Italie, tout est vérifié, et une commission va intervenir pour lui accorder le statut de repenti. Il va bénéficier d’un statut spécial en prison et d’une remise de peine pouvant aller de la moitié au tiers de la peine s’il coopère et apporte des informations fiables et confirmées."

Plus de crimes en Corse qu'en Italie

"Pour lui, c’est une garantie plutôt que de risquer une peine à perpétuité, explique Jérôme Mondolon. S’il donne des noms, un mafieux risque aussi sa vie. À partir du moment où il retrouve la société civile, il bénéficie d’une nouvelle identité. Il peut être autorisé à partir à l’étranger. Sa propre famille est protégée par des policiers."

Est-ce que ce statut de repenti fonctionne ? "Il faut croire que c’est efficace. Environ 1100 personnes bénéficient de ce statut en Italie et 4200 personnes bénéficient de cette protection. En Italie, et en Sicile, il n’y a pratiquement plus de d’assassinat par le crime organisé. On en compte un ou deux par an quand, auparavant, il y en avait des centaines. En Corse, pour 340000 habitants, on a environ une dizaine d’assassinats."

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