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Procès de Mazan : cet avocat qui a plaidé l’acquittement

Par Jean Baptiste Giraud

L’avocat d’un des 51 accusés du procès de Mazan a reconnu une imprudence de la part de son client, mais a plaidé l’acquittement.

Mazan
Croquis d'audience réalisé le 26 novembre 2024 montrant le président de la cour criminelle de Vaucluse Roger Arata (en haut au centre) et l'avocat général Jean-Francois Mayet (d) pendant le procès de viols de Mazan (Benoit PEYRUCQ - AFP)

Les plaidoiries se poursuivent dans le cadre du procès de viols de Mazan. L’avocat d’un des 51 accusés a reconnu une imprudence de la part de son client, 69 ans, qui risque quatre ans de prison, mais a plaidé l’acquittement. Une première dans le cadre de ce procès.

Un délit, pas un viol

Ce client est le seul à ne pas être poursuivi pour viol et tentative de viol. "Juste avant, j’aimerais tirer un grand coup de chapeau à Mme Pélicot, précise Maître Christophe Bruschi, avocat de cet accusé. Elle a eu le courage de décider que ce procès se tiendrait non pas à huis clos, mais en public. Cela permet une prise de conscience incroyable, très bénéfique, sur les violences sexistes et sexuelles."

Le verdict est attendu aux alentours du 20 décembre. Pourquoi avoir plaidé l’acquittement ? "C’est mon travail. Mon client, Joseph C., ne reconnaissait pas les faits qui lui étaient reprochés. Mon travail consistait à plaider la relaxe pour qu’il soit innocenté. Le viol est un crime dans le code pénal. Il n’était pas poursuivi pour viol, mais pour agression sexuelle. Il contestait ce délit."

L'ogre de Mazan

Comment a-t-il rencontré Dominique Pélicot ? "Sur le site Coco, explique Maître Christophe Bruschi. Il s’est un peu fait rouler dans la farine, berner, il a eu affaire à cet ogre de Mazan. Il invitait les personnes à son domicile, dans sa chambre, pour des moments libertins, ce qui n’est pas illégal en France. Tout était précis, il y avait un scénario libertin. À aucun moment, il n’a pensé que Gisèle Pélicot n’était pas consentante."

"Ce qui nous semble évident ne l’était pas à l’époque. Il s’est rapidement rendu compte que Gisèle Pélicot n’était pas en état de consentir à cette relation libertine. C’est pour cela qu’il s’est arrêté et n’est pas poursuivi pour viol. Il lui a fallu quelques minutes pour se rendre compte de la réalité de la situation et est parti, il venait pour avoir une aventure libertine avec le couple. Il a fait huit mois de détention préventive. J’ai demandé la relaxe, il ne mérite certainement pas de retourner en prison."

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