Maître Patrick Gontard est l’avocat de l'un des accusés du procès de Mazan, qui a reconnu les faits : « Je suis un violeur, comme ceux qui ont été dans cette salle.J’ai commis des violences conjugales, maintenant c’est fini. »
Procès de Mazan : une question de droit
« Vous avez à peu près deux tiers des accusés qui reconnaissent avoir violé Mme Pelicot, précise Me Gontard. Un tiers discute sur le piège dans lequel ils seraient tombés. Et l’acceptation tacite de Mme Pelicot à participer à ces actes. Je ne la partage pas, mais c’est leur position. Leurs avocats ont le droit de soutenir cette thèse."
La question de la diffusion des vidéos des viols au public se pose de nouveau : le président s’y oppose, Gisèle Pelicot et ses avocats le souhaitent. "Mon client a reconnu les faits, il n’y voit aucun inconvénient à ce que l’on puisse visionner ou diffuser des photos. Mais cela peut poser un problème de droit ."
Procès des viols de Mazan : "Gisèle Pelicot est sacralisée, et c'est ennuyeux" pour Me Patrick Gontard, avocat de l'un des accusés #GrandMatin https://t.co/u3yYhoRaJg pic.twitter.com/zkuzpQIivB
— Sud Radio (@SudRadio) October 4, 2024
La victime, acteur principal du procès
"La Cour a ordonné un procès public, ce qui signifie la possibilité de tout voir, rappelle Maître Patrick Gontard, avocat de l'un des accusés. En cour d’assises, il y a des affaires pas très agréables. J’ai un dossier où l’on voit un assassinat en direct filmé sur une des parties. C’est horrible, mais cela fait partie de ce que l’on voit. Nous sommes dans un procès public, on peut tout voir dans un procès public."
"On a eu des procès Landru, Petiot… Aujourd’hui, l’acteur principal du procès, c’est la victime. On parlera de ce procès comme du procès Gisèle Pelicot. Avec ce changement d’orientation, il est évident que la victime est sacralisée. C’est ennuyeux. Il est du devoir des avocats de contester, souvent, la parole des victimes. On est dans une situation de contradictoire, d’égalité. Certains ne doivent pas venir avec une auréole autour de la tête. Une cour d’assises n’est pas une cathédrale. On a le droit d’interroger, même un peu difficilement la victime, quelle qu’elle soit."
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